TRAFIC DE DROGUE AU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
LE PROCUREUR PREND L’AFFAIRE EN MAIN
Le procureur de la République a décidé de s’autosaisir de l’affaire de la drogue qui implique le Directeur général de la police nationale (Dgpn). Pour situer les responsabilités. Cette décision du Parquet satisfait les revendications de certaines Ong et citoyens pressés que le dossier soit vidé rapidement.
C’est une affaire d’Etat. Secouées par les révélations du Quotidien, les autorités de la République ont décidé de donner un cachet judiciaire à ce dossier rocambolesque qui présente le Directeur général de la Police nationale (Dgpn) comme un «trafiquant de drogue». Le procureur de la République s’est auto-saisi de ce dossier pour essayer de tirer les choses au clair. Serigne Bassirou Guèye tentera de percer davantage le mystère de l’Office central de répression du trafic international des stupéfiants (Ocrtis) dévoilé par le Commissaire Cheikh Keïta.
Sous la clameur publique, le Parquet de Dakar esseyera peut-être de situer les responsabilités. Sans occulter le degré d’implication du Directeur général de la Police dans cette affaire de trafic international de drogue. Jusqu’où ira-t-on ? Est-on prêt à nettoyer les écuries d’Augias qui souillent la réputation de la Police ? Ces questions escortent la procédure actuelle pour restaurer la confiance entre la Police et les citoyens.
Pour l’instant, l’acte posé par le procureur de la République satisfait les préoccupations des Ong comme Jamra. Engagée dans la lutte contre le trafic de la drogue et des stupéfiants, Jamra avait demandé au procureur de la République de s’autosaisir pour situer les responsabilités. Sans oublier les sanctions. Cette décision du Parquet de Dakar contraste avec les réactions désinvoltes du ministre de l’Intérieur. Car, Pathé Seck a tenté de banaliser une affaire qui remet en cause ses aptitudes à gérer ce stratégique département. Comme une bouée de sauvetage, il a voulu s’agripper sur la procédure judiciaire ouverte contre le présumé trafiquant nigérian dont le procès n’est pas encore retenu.
Aujourd’hui, l’Etat essaie de retrouver la face et de ramener la sérénité dans l’espace public. Car, les autorités étaient au courant de cette histoire de trafic de drogue qui secoue la hiérarchie policière. Comme si de rien n’était, elles ont préféré fermer les yeux pour entériner cette nomination. Les décisions du Conseil des ministres de ce matin seront épiées par les suiveurs de ce sulfureux dossier.