Transferts en L1: Paris et Monaco, la menace d'un scénario à l'Espagnole
<p>Les sommes records consacrées à l'achat de joueurs par le PSG et Monaco, où le Colombien Falcao a signé vendredi pour l'un des montants les plus élevés de l'histoire de la L1, font redouter l'instauration d'un championnat à deux vitesses, comparable à celui que se disputent le Real et le Barça en Espagne.</p><p>"Aujourd'hui, les clubs comme Lyon, Marseille, Lille, Saint-Etienne, ont un marché des transferts de deuxième zone, juge Lionel Maltese, spécialiste de marketing sportif. Ils n'ont plus de joueurs capables d'intéresser Barcelone, Chelsea ou Munich."</p><p>Depuis le départ de Karim Benzema de l'OL au Real (2009), pour quelque 40 millions d'euros, le seul autre transfert d'envergure au départ d'un de ces clubs vers une équipe du Top 8 européen a été celui d'Eden Hazard de Lille à Chelsea l'an dernier pour un montant similaire. "Résultat, il y a peu d'argent circulant en L1 pour les clubs qui en ont besoin et plus de grosses ventes qui peuvent stabiliser un club pour deux ou trois saisons", reprend Maltese, professeur à la Kedge Business School à Aix-en-Provence.</p><p>Et ça ne devrait pas s'arranger avec la captation plus que probable à terme des 20 à 25 millions d'euros annuels rapportés par les deux seules places françaises directement qualificatives pour la phase de poule de la Ligue des champions.</p><p>Ce fossé financier grandissant entre une élite parisiano-monégasque capable de débourser sans compter grâce aux dollars de ses propriétaires qataris ou russes, à l'image des clubs européens de l'élite, et le reste de la L1 qui regarde à la dépense, inquiète ce président de club condamné, sur le papier, à jouer les faire-valoir: "En L1, traditionnellement, il n'y avait pas beaucoup d'écart entre les meilleurs et les moins bons. L'écart va se creuser du fait de la concurrence entre les deux clubs les plus riches qui va influer sur leur niveau de jeu. Le problème est de savoir si la médiane sera faible. Et si l'intérêt du championnat va perdurer au delà du match Paris-Monaco".</p><p>Dans une interview récente à L'Equipe, José Anigo reconnaissait qu'il était impossible pour Marseille de dire qu'il visait le titre la saison prochaine.</p><p>Paris applaudit</p><p>"Vous allez toujours vite en besogne. Cette année, on pensait qu'il y aurait le PSG et les autres et on a vu que ce n'était pas si facile que cela pour le PSG", tempère Jean-Michel Aulas, président d'un OL qui a cannibalisé la L1 pendant sept saisons de 2002 à 2008.</p><p>Néanmoins, il se dit "un peu surpris que, dans le contexte actuel, Monaco commence par opérer des recrutements uniquement avec ce qui lui est reproché, sur des gens qui ont des conventions fiscales sud-américaines et qui ne paient pas d'impôts".</p><p>Les clubs de L1, qui jugent inéquitable la fiscalité avantageuse dont bénéficie le club de la Principauté, ont en effet voté l'obligation pour toute équipe d'avoir son siège en France à compter de juin 2014. Monaco a saisi le conseil d'Etat qui doit se prononcer le 20 juin.</p><p>Si certains se félicitent des futures recettes des matches contre cette équipes de stars, le PSG est le seul club à applaudir franchement l'arrivée d'une telle concurrence. "C'est bien pour le championnat. Il sera de plus en plus compétitif avec des équipes de qualité", avait déclaré Carlo Ancelotti, avant même l'arrivée de Rodriguez et Falcao.</p><p>"En fait, tout dépendra des anciens barons, Marseille et Lyon, mais aussi Lille", reprend Lionel Maltese. "Sauront-ils réagir pour coller au premier wagon? Ma crainte est qu'ils soient pris par le temps. Ils n'ont pas encore de modèle économique bien établi et applicable immédiatement. Vont-ils se réinventer ou jouer un autre championnat entre eux comme le font les clubs espagnols derrière le Barça ou le Real qui terminent avec 25 points d'avance?".</p>