TRANSPARENCE ET SALUBRITÉ
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Il faut que les principes d’une politique soient faits de justice et de vérité. Olynthiennes,II,10 [Démosthène]
Le Premier ministre Boun Mohammadan Dionne est un homme rigoureux. Tous ceux qui le connaissent, louent cette qualité chez lui. C’est aussi un homme de mesure, courtois et qui sait bien dire les choses. "Capitaine courage" comme le surnomme le socialiste et maire de Kaffrine Abdoulaye Wilane a recadré l’ancien président Abdoulaye Wade sur les dossiers Arcelor Mittal et Pétro Tim.
Sa démarche a fait débat au sein du gouvernement, car pour d’aucuns, les sorties de Aly Ngouille Ndiaye, le ministre en charge des Mines, et de Amadou Ba, le ministre des Finances, suffisaient. A l’épreuve des faits, on ne peut que louer la maestria dont le premier Ministre a fait montre. Le jeu en valait la chandelle. Les Sénégalais qui savent apprécier, feront la différence entre le langage de vérité et les rodomontades.
Boun Mohammadan Dionne a convoqué les faits, rien que les faits en faisant face aux Sénégalais pour les éclairer sur des dossiers qui n’ont été soulevés par Abdoulaye Wade que pour "détruire la famille de Macky Sall."
Cette démarche polluante tient en haleine un peuple friand de cancans. Dans son style très chaloupé, manipulateur à souhait, l’ancien président de la République porte de plus en plus allègrement au fil des âges, le surnom de ndiombor (le lièvre) que lui avait donné feu le président-poète Léopold Sédar Senghor.
Abdoulaye Wade n’a pas dit la vérité au Sénégal, a souligné le Premier ministre. Aussi Wade doit il rendre des comptes. Au-delà de cette posture affligeante de manipulateur, bien des questions sont soulevées concernant la gestion du pays par cet homme. Le champ de ruines qu’il a laissé, n’est pas un souci pour lui. Il vit un traumatisme, celui d’avoir perdu le pouvoir avec ses conséquences.
Macky Sall son successeur a bien raison de dire qu’il faut le laisser parler, car Wade n’est pas son adversaire. Par ses facéties, l’homme ressemble de plus en plus à un funambule. Celui qui draine les foules pour juste les distraire. Cette attitude ne doit pas prospérer parce que le Sénégal a des urgences qui ne lui permettent pas de laisser ses forces se distraire. S’accrocher aux wagons de l’émergence est une sur-priorité pour un pays qui peine à résoudre la demande sociale.
Les ressources de Arcelor Mittal ont été bien réparties pour et au service exclusif du peuple. Ce ne fut toujours pas le cas. Le parti Démocratique Sénégalais que dirige Abdoulaye Wade a menacé de déballer. L’exercice est attendu par le peuple qui exige la transparence.
Cette démarche de salubrité permettra de savoir comment certains comptes en banque ont subitement pris de l’embonpoint et comment ceux qui voyageaient à bord de cars de transport disposent désormais de parcs de voitures et d’immeubles à Dakar et dans certaines capitales européennes ou de l’Amérique du Nord. Les Sénégalais veulent savoir. Aussi il y a urgence que l’Ofnac se mette en branle pour les édifier sur la provenance de certaines richesses.
Voilà les enseignements des dossiers Arcelor Mittal et Pétro Tim. De la transparence, monsieur le Premier ministre pour que le Sénégal aille de l’avant. Que les coupables soient punis.