TRANSPARENCY INTERNATIONAL, LE FORUM CIVIL, L’ANSD ET MEME LES POPULATIONS, AVAIENT ALERTE
CORRUPTION DANS LA POLICE
Le scandale impliquant de très hauts responsables de la police dans une affaire de trafic de drogue, ne doit pas avoir surpris Transparency international, le Forum civil, l’Ansd et même les populations. Transparency et le Forum civil avaient alerté dans leur baromètre 2013, que le niveau de la corruption dans la police était très élevé, alors que les populations, quant à elles, avaient rangé la police, parmi les institutions les plus corrompues.
Transparency International, le Forum civil et même l’Agence nationale de la statistique et de la démographie avaient tiré la sonnette d’alarme. Ces structures avaient révélé dans leurs derniers rapports, le niveau inquiétant de la corruption au sein de nos institutions, et particulièrement au sein de la police nationale.
En effet, Transparency international, dans son baromètre mondial de la corruption 2013, rendu public chez nous il y a seulement quelques jours par le Forum civil (représentant local de Transparency International), avait classé la police en tête des 12 institutions les plus corrompues du pays avec une note des plus inquiétantes. Et le présentateur du rapport, M. Ndongo Kébé, avait souligné, pour s’en désoler, que «la corruption au niveau de la police est très importante». Sur une échelle de 0 à 5, le niveau de la corruption dans la police sénégalaise, était perché à 4.1. Ce qui est plus qu’alarmant.
L’Agence nationale de la démographie et de la Statistique (Ansd) également, dans sa deuxième enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal (Esps II 2011), avait, dans son rapport final publié en début juillet 2013, montré que, en ce qui concerne les paiements non officiels, les services de l’Etat qui sont pointés du doigt par les populations sont : la passation de marchés publics, (100,0%), les douanes (91,3%), la police routière (45,9%), la police des mœurs et des stupéfiants (45,2%).
De son côté, le groupement intergouvernemental de lutte contre la corruption, dans son rapport 2012 qu’il a lui aussi rendu public il y a moins d’une semaine, avait souligné que «les crimes sous-jacents, particulièrement le trafic de drogue, restent les défis majeurs du Sénégal».
Mais ce que le Giaba a le plus déploré dans son rapport, c’est que notre pays ne poursuit pas suffisamment les auteurs de blanchiment d’argent. Et dans ce cas précis, où le directeur général de la police nationale est impliqué dans une affaire de trafic de drogue, donc de blanchiment d’argent, le Giaba suivra sans doute cette affaire, et voir si l’enquête ou les poursuites judiciaires, dans le cas où il y en aura, aboutiront.
Aussi, dans les pays où la transparence n’est pas un vain mot, quand une personnalité de l’Etat est impliquée dans de sales affaires, elle est aussitôt suspendue de ses fonctions. Ce, surtout quand le mis en cause peut, de par ses pouvoirs, influer sur l’enquête. Et parfois même, c’est la personne incriminée qui rend le tablier, pour laisser la justice faire mieux son travail. Mais visiblement, dans cette affaire où le directeur général de la police est incriminé par un de ses collègues, l’on ne pense encore, ni à la suspension, ni à la démission.