UN CONTINENT ENCORE COUCHÉ
Le monde entier assiste stupéfait, aux vagues de migrants africains, qui débarquent quotidiennement sur les côtes italiennes, à la recherche de lendemains meilleurs. Des milliers de jeunes vident le continent, pour espérer travailler décemment et pouvoir entretenir leurs familles restées aux pays. Pourtant, on pensait en avoir fini avec de tels spectacles, dont les images font le tour du monde.
Naturellement, on a toujours un pincement au cœur, en voyant nos frères africains embarquer dans des navires et souvent dans des embarcations de fortune, vendangeant leur vie, juste pour mieux vivre. Si on s’amusait à compter le nombre de jeunes, engloutis par l’Atlantique et la Méditerranée, depuis 2000, on serait certainement à plus de 50 mille.
Quel gâchis ! Au moment où de grandes puissances économiques développent de nouvelles politiques de natalité à long terme, pour maintenir leur niveau de développement, l’Afrique se signale encore par son incapacité à utiliser à bon escient son potentiel humain.
Car non seulement, la fuite des cerveaux ne s’arrête pas, mais les chômeurs et ceux qui n’ont pas qualification ne voient que l’Europe et l’Amérique du nord, pour se libérer de l’enfer que constitue l’Afrique.
Personne ne se pose plus la question, ce continent est manifestement scotché au sol. Il refuse de se relever ! Malgré les beaux discours, selon lesquels l’Afrique est l’avenir du monde, rien ne le présage encore. En dépit de nos richesses incommensurables, de nos atouts certains et des ressources humaines de qualité, dont nous disposons, on est toujours à terre.
On est dans un sommeil si profond, qu’on se demande à quel stade du développement on sera en 2025. Pauvres africains !
Aujourd’hui, l’Europe tout entière est dépassée par cette vague de migrants africains, mais est sans doute sidérée de voir nos élites restées amorphes. Celles-là, dont le procès est encore en cours à Banjul, dans le cadre d’une session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples.
Pas moins de 300 Ong des droits de l’Homme y sont pour mettre les élites africaines devant leurs responsabilités. Car certaines d’entre elles se signalent plus sur le terrain de la terreur et de la dilapidation de nos ressources, plutôt que sur celui de nouvelles approches de développement.
Dans beaucoup de pays, comme le Sénégal d’ailleurs, on fait la promotion de projets d’émergence dans un délai relativement long, mais on craint qu’à terme, on soit encore dans des incertitudes. D’autant plus ceux-là, qui doivent soutenir notre développement, sont ceux-là qui ont choisi d’aller ailleurs au péril de leur vie.
Et jusque-là, aucun des pays victimes de cette «fuite de bras» n’a été capable de présenter des alternatives pour les dissuader de partir.
On va finir par croire que ce sont les mouvements citoyens forts en Afrique qui constituent la panacée. Des millions d’Africains, plus valeureux que les hommes politiques, hésitent encore à prendre en main le destin du continent, mais il est grand temps de le faire. On ne peut manifestement pas compter sur les hommes politiques pour développer nos pays.
Si ce n’est pas réfléchir tout le temps pour la prochaine élection, leur sport favori c’est vider nos caisses, au moment où les jeunes cherchent encore des solutions de survie. Afrique, à quand le réveil ?