UN HANDICAP POUR LA PRÉVENTION CONTRE ÉBOLA
PÉNURIE D’EAU A DAKAR
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A l’annonce du cas d’Ebola à Dakar, les autorités sanitaires sont montées au créneau en lançant des campagnes de prévention contre le virus. Parmi elles, le lavage des mains. Seulement, le manque d’eau handicape le respect de cette mesure.
Pour se protéger du virus Ebola, les autorités étatiques ont beaucoup insisté sur l’hygiène surtout celle des mains. Et pour cela, il faut impérativement de l’eau. Seulement, ce liquide précieux est en manque dans la capitale. En effet, on remarque, dans certains quartiers de Dakar - comme c’est le cas à la cité Police - que le liquide vital manque.
Quartier sis à liberté 4, la cité Police est restée plus de six jours sans voir une seule goutte d’eau couler des robinets. Habitante de ladite cité, Ndèye Sokhna, la trentaine, informe sur les difficultés rencontrées avec cette coupure d’eau. «Les factures deviennent de plus en plus chères, pourtant on ne voit pas une goutte d’eau. On se lève à 3h du matin pour chercher de l’eau. Nous veillons toute la nuit rien que pour nous en procurer. C’est une situation invivable», confie-t-elle.
Même son de cloche chez Fatoumata Sadio qui note, par ailleurs, que «l’eau est indispensable pour la prévention contre le virus Ebola, avec l’hygiène et le lavage des mains». «Nous prions Dieu pour qu’il nous protège contre Ebola, car nous ne pouvons pas respecter les mesures d’hygiènes préconisées par le ministre de la Santé parce que l’eau nous fait défaut. Il nous est impossible d’avoir de l’eau à boire à fortiori de l’eau pour nous laver. On s’en remet à Dieu», dit Fatoumata Sadio, résignée.
Même situation chez les Diallo où nous avons rencontré un jeune homme d’une vingtaine d’années qui a sacrifié ses entraînements à cause du manque d'eau. Rahmane, il se nomme. «Je suis obligé de m’entraîner moins qu’avant parce qu’à mon retour, je ne trouve même pas une goutte d’eau pour prendre ma douche. Cela fait des jours que nous vivons cette situation», renseigne le jeune homme. Ce dernier d’informer, en ce qui concerne les mesures préventives préconisées par le ministre de la Santé pour ne pas attraper le virus Ebola, qu’il a recours à de l’antiseptique. «Nous utilisons les gels antiseptiques, toute la famille en possède puisque l’eau ne coule pas», renseigne-t-il.
Toutefois, dans certains endroits de liberté 4, les robinets coulent quelquefois, mais les habitants du fait de factures chères ne peuvent toujours pas offrir de l’eau à leurs voisins. C’est l’avis d’Edouard, jeune homme d’une trentaine d’années trouvé devant sa maison à Liberté 4. «Il faut que les autorités trouvent des solutions à ce problème, l’eau coule parfois chez nous et on est obligé d’aider les voisins, mais ce n’est pas facile parce que cela se répercute sur les factures, elles seront plus élevées».
Après liberté 4, direction à la cité des Eaux où les populations y vont pour trouver de l’eau. «Cela fait une semaine que nous n’avons pas d’eau. Nous venons ici pour en chercher», concède une dame trouvée sur place répondant au nom d’Aminata.