UN INSTANT PRÉSI ...UNE MINUTE CAPT’AIN ALIOU... VOICI MES DIX (10) AMENDEMENTS
CHOIX DU COACH DES LIONS

Monsieur le Président Senghor (sic), malgré l’admiration que je voue à Capt’ain Aliou, pour sa carrière internationale et son engagement patriotique, je n’avais pas anticipé son arrivée sitôt à la tête des Lions !
Ma préférence allait à une gestion à long terme dans laquelle Aliou Cissé serait en duo avec un grand technicien jusqu’en 2017 et après seulement, il serait maître à bord pour les échéances 2019 et 2021.
Mais «aléas jacta es» et je dois, comme tout bon patriote, ranger mes préférences et lui souhaiter tous mes vœux de réussite et participer à ma manière à son succès par la plume.
Monsieur le Président, ne nous voilons pas la face et refusons de suivre l’autruche dans sa politique, Giresse est le dixième entraîneur (si je ne m’abuse) remercié après une campagne depuis Leroy et vous en êtes à votre troisième ou quatrième entraîneur (si on compte l’épisode Lechantre) ! Alors ce n’est donc pas l’entraîneur qui en est la cause ou plus prosaïquement l’entraîneur ne serait sûrement la seule cause de nos malheurs !
Ainsi, Aliou Cissé connaîtra le même sort que ses devanciers si vous ne l’accompagnez pas par des initiatives hardies permettant de réunir, comme diraient les stratèges militaires, «les conditions de la victoires» !
Dans une contribution parue le 20 décembre dans L’Observateur et intitulée «Quel antidote pour le football sénégalais ? L’ordonnance de Laye Diaw», je reprenais les propositions pertinentes de Monsieur Laye Diaw (pour lui rendre ce «monsieur Mbaye Fall» prononcé lors d’un match Gorée-Jaraaf), en y ajoutant un placebo pour secouer la torpeur du football local !
Ces propositions sont encore à l’ordre du jour et peuvent être mises en œuvre dès la saison prochaine ! Il s’agissait : de jouer les 1⁄4 de finale de Coupe du Sénégal en Aller et Retour d’introduire le «bonus» dans le Championnat de primer les matchs de Championnat et de Coupe du Sénégal
En plus de ces mesures, prenez votre courage à deux mains (parce qu’il faudra du courage pour secouer le cocotier), pour suivre les traces de Lamine Diack et marquer le football national par des initiatives hardies ! Il s’agira :
- de légiférer sur les écoles de football pour les motiver à former pour le football local au lieu d’être seulement «des usines de production pour l’étranger» !
- de renforcer l’échelon National 1 en y intégrant les équipes resserves des clubs de l’élite
- de promouvoir une nouvelle forme de cooptation destinée à identifier et intégrer des personnes ressources sur une liste nationale dégagée par le Comité directeur.
Ces cooptés ne seront pas éligibles et n’auront pas de voix délibérative mais seront consultés sur les options stratégiques pour le développement du football.
- de mettre en place une direction technique forte et structurée qui sera aussi héritière de quelques missions confiées à la Direction de la Haute Compétition dans le domaine du football.
- de revoir la place des «Navétanes» dans le management du football et de limiter cette activité dans le temps
- de valoriser la détection et la formation en renforçant le quantum des matchs des cadets et juniors par la mise en place d’un championnat junior, de compétitions de jeunes de la Zone 2 et de la reprise de la Semaine nationale de la jeunesse, du concours du jeune footballeur et du gala des «Footballeurs sénégalais de l’extérieur» !
Ces mesures parmi d’autres, qui ne demandent qu’une dose de courage vous permettraient, Président, de sortir le football de sa léthargie, de soutenir le nouvel entraîneur et peut-être de marquer l’histoire du sport-roi avant les prochaines échéances !
Quant à Capt’ain Aliou, vous devez comprendre que même choisi parmi plusieurs prétendants, l’entraîneur national n’est pas le meilleur des entraîneurs nationaux ou étrangers mais celui qui a les «plus grandes oreilles» !
Vous devez donc vous donner les moyens d’être à l’écoute des techniciens et même, suivant la «loi de Murphy», d’écouter les profanes et de fréquenter les milieux où se discute l’avenir du football. Vous devez être un «entraîneur résident» et non un pigeon voyageur qui ne reste au pays que quand l’Equipe nationale est en regroupement.
Vous devez mettre un terme, dans la mesure du possible, aux regroupements dans la banlieue parisienne qui ne sont que des «randonnées pédestres» sans apport décisif à l’équipe ! Les stratèges militaires vous diront : «We train as we fight» c’est-à-dire que la Can se jouant en Afrique, c’est bien sur les terrains de Léopold Senghor, Houphouët Boigny, Surulere, Kumasi, Amahoro qu’il faut préparer les Lions pour la conquête de l’Afrique !
Vous devez maintenir et renforcer la stratégie de votre prédécesseur consistant à privilégier les professionnels ayant fait leurs classes au Sénégal en y intégrant une dose de football local pour rompre avec la tradition qui s’est instaurée depuis 2002 !
Souvenez-vous que les seules fois où l’Equipe nationale, à part 2002, a fait une bonne campagne, elle était soit à base locale ou intégrait des joueurs locaux (1986, 1990, 1992, 2000) et que la majeure partie des équipes ayant gagné la Can avait une bonne couleur locale !
Dès lors, une bonne stratégie serait de convoquer 60% de joueurs professionnels ayant fait leurs classes au Sénégal et 40% combinant locaux et binationaux ! Dans ce schéma, le nombre de locaux augmenterait en fonction du renforcement du niveau du championnat !
Dans la gestion technique de l’Equipe vous devait identifier votre «centre de gravité» et donner au groupe une bonne dose de maîtrise technique facilitant l’alternance «temps fort/temps faible» qui manque si cruellement aux Lions !
Cette dose technique se déniche soit dans le Championnat local (l’œil du technicien capable de dénicher Ndoffène Fall, Baba Touré, Birame Ngom, etc. des profondeurs du football local) soit dans les championnats étrangers de moindre envergure ou le joueur n’a pas encore perdu «son bagage technique» !
Enfin vous réussirez, malgré les sollicitations, de cumuler vos fonctions d’entraîneur national avec des responsabilités dans un club et en tant que leader, vous ne devrez pas accepter de mourir avec vos idées mais plutôt de «vivre et durer avec, s’il le faut, les idées des autres» comme Zagalo en 1970, Kovacs avec l’Ajax d’Amsterdam, Hidalgo avec l’équipe de France en Coupe du monde 1982 et même le «maître Metsu» dans la gestion des Lions en Coupe du monde 2002 et tant d’autres dans l’histoire du football qui ont mis leurs certitudes au placard pour réviser leurs choix au bon moment et emprunter le chemin du succès !
Ces quelques amendements «ne feront pas l’Amérique» mais vous mettront à coup sur l’orbite du succès ! Alors, bonne chance Coach Aliou et Président Senghor... Hâtez-vous lentement !