Un "Laadoum" vendu 7 millions
HUITIEME SALON DE L’ELEVAGE
La huitième édition du salon de l’élevage, organisée par l’Association des éleveurs pour le développement et l’amélioration des races (ADAM) s’est ouverte ce jeudi à Dakar. Ce grand rendez-vous des éleveurs, vétérinaires et minotiers se tient du 16 au 21 mai, au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). La grande attraction de cette année reste sans doute le bélier dénommé «Nations Unies», que le propriétaire a refusé de céder à 7 millions de Fcfa.
C’est dans des manifestations, telles que le salon de l’élevage que les éleveurs rivalisent d’ardeur et exhibent fièrement les fruits d’une à deux années de labeur. C’est le cas de Moussa Dia, éleveur à Diamagueune. Son bélier appelé «Nations Unies» reste la grande attraction de ce salon et son stand est envahi par les visiteurs et autres amoureux du bétail, pour admirer la magnifique bête. «Il s’agit d’un «Laadoum» de 16 mois qui est né le jour du match de football entre le Sénégal et la Guinée équatoriale. Nous l’avons certes exposé ici, mais nous ne voulons pas le vendre car c’est un très beau mouton», explique le tenant du stand.
Quid du prix de ce bélier ? Il préfère donner sa langue au chat. Cependant, le jeune homme confirme qu’un client leur a proposé 7 millions de Fcfa en échange de ce bélier, mais ils ne pouvaient pas le céder à ce prix qu’ils trouvent dérisoire par rapport à la qualité de la race.
Un taureau de 6 ans pèse 1100 Kg
Un autre stand qui a attiré l’attention des visiteurs, c’est celui du groupe Emap-Fappo, originaire du Brésil. Ce stand abrite un taureau assez particulier, qu’il est rare de voir chez nos éleveurs locaux. «Ce taureau est âgé de 6 ans et pèse 1100 Kg. C’est une race qui a un énorme gain pondéral estimé à plus de 750g par jour, ce qui est assez particulier. C’est l’un des géniteurs de notre troupeau. En général, nous élevons des races métisses que nous abattons entre 3 ans et 3 ans et demi», affirme le responsable élevage de la ferme.
Cette ferme est présente au Sénégal depuis dix ans et travaille sur l’amélioration génétique des animaux locaux. «Notre objectif aujourd’hui c’est de développer la filière viande et la filière lait au Sénégal. Nous avons des vaches de la race Guirolando qui produisent 15 à 20 litres de lait par jour. Nous les vendons à des prix très abordables aux éleveurs locaux, qui peuvent varier entre 3 et 7 millions de F cfa», a-t-il ajouté. En plus de la filière bovine, le groupe Emap-Fappo vend des chèvres et des moutons de race brésilienne, dont les prix varient entre 500 et 750.000 Fcfa.
En plus des moutons et bœufs, la volaille est également très présente à ce huitième salon de l’élevage. Dans plusieurs stands à l’intérieur comme à l’extérieur du pavillon, sont exposés des poulets, des pintades, des autruches, des pigeons, des cailles, des canards et des paons. Cependant, la plupart des exposants disent qu’ils ne sont pas venus vendre leurs produits. «Nous sommes juste à la recherche de visibilité et de potentiels partenaires. Ce salon nous permet d’avoir des contacts un peut partout, pour des échanges qui nous permettront de mieux développer notre secteur d’activité», explique Pape Guèye, éleveur à la Médina.
Un Lama, ruminant venu d’Amérique du sud : valeur 1.500.000 Fcfa l’unité
Le Huitième salon de l’élevage a aussi enregistré la présence des éleveurs de chevaux dont la plupart sont destinés aux courses hippiques et à la gendarmerie. Un animal pas très connu au Sénégal a également été présenté aux visiteurs de ce salon. Il s’agit d’un Lama, un ruminant venu d’Amérique du sud. Cet animal est vendu à 1.500.000 Fcfa l’unité. En plus des éleveurs, Les minotiers ont été fortement représentés à cette huitième édition. Les exposants ont été ravis de la tenue de ce salon au Cices, au lieu de la place de l’obélisque qui l’abritait depuis la première édition.
Selon eux, les stands sont assez spacieux au Cices où la salubrité est de rigueur. Toutefois, ils déplorent les difficultés de restauration qui constituent leur principal souci, du moins, pour les exposants qui ont payé des stands à 500.000 Fcfa. A en croire ce jeune vétérinaire sous le couvert de l’anonymat, il y a une certaine discrimination dans la distribution des tickets de restauration. «Ceux qui ont payé des stands à plus de 500.000 Fcfa ont tous accès au restaurant. Quant à nous, on est obligé d’aller chercher de quoi manger. C’est la première fois que je vois cela, car nous n’avions pas ces problèmes lors des éditions précédentes», déplore-t-il.