UN OPPOSANT EN SURSIS
Le Gambien Sidya Bayo placé en résidence surveillée en attendant la décision de la Cour suprême concernant son expulsion vers la France
On ne sait si c’est le recours qui a retardé l’expulsion de l’opposant gambien Cheikh Sidya Bayo du Sénégal ou alors c’est la "lenteur" de la Cour suprême qui aurait cloué l’avion au sol. Toujours est-il que Sidya Bayo verra son séjour prolongé au Sénégal en attendant la décision de la Cour suprême. Entre temps, les avocats et le directeur de la Police de l'Air et des Frontières (Dpaf) cherchent des voies et moyens administratifs et sécuritaires pour que le Gambien soit en résidence surveillée.
La Cour suprême qui avait huit jours pour statuer sur le recours aux fins d’annulation a certainement retardé le départ de l’opposant Sidya Bayo. Car certains membres qui devraient composer cette haute juridiction bénéficient d’un repos médical. Ce qui justifie que la Cour suprême ne s’est pas encore prononcée sur le recours déposé par les avocats de l’activiste gambien Sidya Bayo frappé par une mesure d’expulsion du territoire national.
Face à cette double situation, Sidya Bayo est devenu un gardé-à-vue encombrant pour la police. Et ce, au grand bonheur de ses avocats qui, sous la bannière des droits de l’homme, réclament l'abandon des poursuites.
Sans doute pour un pacte gagnant-gagnant, les deux parties à savoir le directeur de la Police de l'Air et des Frontières (Dpaf) et le collectif des avocats cherchent des modalités pour que Sidya Bayo soit mis en résidence surveillée.
Comme quoi, il sera consigné à domicile et privé de sa liberté dans l’intérêt de l’ordre public et même dans son propre intérêt. Il est clair que son sort dépendra de l’arbitrage de la Cour suprême. Seulement, on voit mal une telle juridiction prendre une décision contraire à la volonté politique et administrative du ministère de l’Intérieur, c’est-à-dire expulser le Gambien du Sénégal.
Car dans cette affaire, le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, a eu à condamner les activités politiques de Cheikh Sidya Bayo dont le tort était de revendiquer une part active dans le coup d’état manqué en Gambie.
"Le Sénégal ne peut pas se permettre de garder sur son territoire un opposant qui fomente un coup d’Etat contre un autre pays à l’intérieur de son territoire", avait déclaré le ministre avant de déplorer le fait que Sidya Bayo ait transgressé l'accord d’hospitalité. Un manquement qui lui a couté une mesure d’expulsion vers la France, compte tenu de sa double nationalité.