UN OUTIL POUR MIEUX MAITRISER LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE

L’Etat a mis en place un instrument de planification appelé Ressources pour l’analyse de la population et de son impact sur le développement (Rapid-national). L’objectif est de mieux maîtriser les interrelations entre l’accroissement démographique et le développement. La séance de restitution de ce nouvel outil technique a eu lieu, hier, sous la conduite du ministère du Plan.

Pour cerner davantage les conséquences de l’accroissement « galopant » de sa population sur le développement, le Sénégal a élaboré un modèle plus actualisé dénommé Ressources pour l’analyse de la population et de son impact sur le développement (Rapid- national). C’est un instrument de planification qui replace la population au cœur du processus de développement, selon Souleymane Diallo, directeur de cabinet du ministre du Plan. Pour lui, cet outil donne également des résultats assez intéressants sur combien la maîtrise de la population peut être bénéfique aux ménages. Il explique que « Rapid-national » permet de mesurer l’impact de la croissance démographique sur les secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’éducation, la santé, l’énergie, l’urbanisme, l’emploi, etc.
M. Diallo relève que le monde connaît actuellement une croissance démographique rapide. Il est évident, dit-il, qu’un tel volume pose des problèmes les plus ardus pour la satisfaction de la demande sociale. Il estime que le Sénégal n’est pas épargné puisqu’il constitue un pays à ressources très  limitées et à forte croissance démographique. « Face à cette situation, le ministre du Plan, avec l’appui de l’ensemble des partenaires,  a décidé d’actualiser le modèle « Rapid-national » en prenant mieux en compte la dimension religieuse en vue de sensibiliser les décideurs, les leaders d’opinions et les chefs coutumiers sur l’impact de la non maîtrise de la croissance démographique sur les secteurs clés de développement », a souligné Souleymane Diallo. Il a rappelé que la prise en charge des questions des populations a toujours constitué une préoccupation majeure du gouvernement sénégalais. 

Il soutient que l’Etat du Sénégal est l’un des pionniers en Afrique de l’Ouest à adopter le 28 avril 1988 la déclaration de politique de populations laquelle a été actualisée en 2002 et a pris en compte les mutations socioéconomiques intervenues sur le plan national. Cette déclaration dont l’actualisation est envisagée en 2014, constitue le cadre de référence de toutes les interventions sur les populations, avance le directeur de cabinet du ministre du Plan. Il explique que ces orientations sont en cohérence avec celles des principaux documents de référence de l’Etat. Il s’agit notamment de l’étude prospective de Sénégal 2035, de la Stratégie nationale de développement économique et social (Sndes) et les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). 

Pour sa part, Lanifa Diané, chef de la division de planification sociale à la direction de la population, estime que « Rapid-national » est un outil de communication et d’aide à la prise de décision. Il présente, selon lui, une opportunité pour sensibiliser les populations et attirer l’attention des autorités publiques sur l’impact de la non-maîtrise du poids démographique sur le développement de notre pays. Selon ce dernier,  le diagnostic de base de notre politique nationale de population avait déjà établi, en 1988, que la croissance rapide de la population (2,7 % par an) dans un contexte de raréfaction des ressources économiques constituerait une entrave à la satisfaction de la demande sociale. Aussi, selon lui, l’accroissement de la population peut ne pas être un mal en soi, si l’on parvient à en faire une utilisation optimale dans les systèmes de production et de consommation.