UN SECTEUR EN QUETE DE REPERE !

Le tourisme sénégalais est en proie à de nouvelles orientations. Face aux mutations qui s’imposent, le directeur de l’office communal du tourisme et de la culture, Doudou Kopa Ndiaye, en appelle à « un tourisme intégré et responsable», bénéfique pour les populations et profitable à l’économie nationale.

«Il faut des initiatives et des innovations, explorer d’autres créneaux qui sont encore vierges comme l’écotourisme, le tourisme culturel, le tourisme citoyen, le tourisme intégré, le tourisme solidaire et responsable.» Tel est l’avis de Doudou Kopa Ndiaye, directeur de l’Office communal du tourisme et de la culture de Mbour, qui milite en faveur d’un tourisme responsable. A l’en croire, les autorités ont opté pour le Balnéaire, qui devrait répondre aux préoccupations des populations, en adéquation avec la culture sénégalaise, en développant l’artisanat. Mais, regrette, M. Ndiaye, «c’est le contraire auquel nous assistons».

Et pourtant, le tourisme, c’est une «industrie de demain», selon Doudou Kopa Ndiaye pour qui, «il faut trouver une nouvelle formule de vacances très intégrée dans la communauté locale, et que les populations en tirent bénéfice. C’est un secteur transversal qui doit participer à la réduction de la pauvreté. Donc, nécessairement, une approche de politique globale devrait être élaborée pour un développement du secteur dans un futur proche. » Le directeur de l’Office communal du tourisme et de la culture de Mbour en appelle ainsi à un «tourisme éthique, respecté par tous et bénéfique pour tous. Il convient de pratiquer autrement, et de réfléchir sur la forme de tourisme que nous voulons, convoquer au besoin des assises nationales sur le tourisme.»

Le tourisme des valeurs, dans le sens de la sensibilisation aux problèmes d’environnement, un tourisme durable pour la création de richesses et l’échange entre les peuples, c’est le souhait de M. Ndiaye, qui milite en faveur d’un tourisme assurant «la pérennité économique, sociale, culturelle et environnementale. Un tourisme responsable, durable et accessible à tous, profitable à l’économie locale, par des activités de création d’emplois pour les jeunes, l’insertion des diplômés BTS et Licence en Tourisme.» Les préoccupations des acteurs sont aussi au niveau des programmes de voyage des tours opérateurs et des agences de voyage.

Mais le plus important, selon M Ndiaye, c’est «la nécessité de revoir la politique touristique, en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur, en agissant notamment sur la valorisation de nos produits locaux, de la pêche, ainsi que de l’élevage.» Sans oublier la relance de la promotion du tourisme rural intégré pour amener le tourisme à l’intérieur même du pays. L’option du Sénégal n’est pas unique, le balnéaire est en agonie, au vue des plages qui disparaissent.