UN SUPER "DADJÉ" AVEC HENRI GUILLABERT
Doudou Ndiaye Rose, Souleymane Faye, Cheikh Lô, Duggy Tee, Dj Awadi, Nix, Shula Ndiaye, Taffa Cissé du « Xalam », Kya Loum et Bouba Kirikou
C’est une scène inhabituelle, trois générations de musiciens issus d’horizons musicaux divers, présentant un album : « Dadjé » (Rendez-vous, en wolof, Ndlr) d’Henri Guillabert. Composé de 14 titres, l’opus de Guillabert a réuni Cheikh Lô, Souleymane Faye, Abdou Guité Seck, Yoro Ndiaye, Doudou Ndiaye Coumba Rose, Taffa Cissé du groupe « Xalam », Cheikh Guissé, Shula Ndiaye, Kya Loum et les rappeurs Taf (de Da Brains), Awadi, Duggy Tee, Nix. « C’est un projet inédit, une belle forme de collaboration. Car cela rassemble autour d’un même opus des artistes issus de différentes générations et de sensibilités musicales diverses. Même au-delà de nos frontières et partout ailleurs, je n’ai jamais vu une telle union avec des artistes, à l’exception des rappeurs qui le font », commente avec fierté Taffa Cissé.
Cette « union sacrée » provoquée par l’auteur compositeur et arrangeur Henri Guillabert s’est faite de manière spontanée. Le projet datant de 1998, a été inspiré par un morceau de Souleymane Faye et s’est achevé en 2005. Il s’est fait sans casting et se présente comme une œuvre commune. « L’album « Dadjé », conçu dans un esprit familial, se veut une passerelle entre les générations. « Nous avons eu la chance, lorsque nous étions jeunes, d’être encadrés par Doudou Ndiaye Rose qui n’a jamais été avare de conseils envers nous et qui nous a toujours montré de la générosité (…) et c’est ce que j’ai essayé de faire avec ces jeunes artistes, dont certains ont l’âge de mon fils », a révélé l’artiste.
Guillabert s’est accompagné de 25 stars dont Omar Sow, Tapha Gaye, Abdoulaye Zon, Donald Dogbo, Thierno Sarr, Lamine Diagne, Thierno Koité, Wilfrid Zinsou etc. « Dadjé », le petit frère de « Benn », premier de cette trilogie, que compte poursuivre l’auteur-compositeur dans la même veine, avait vu la participation de grands noms comme Youssou Ndour, Pape Niang, Cheikh Lô, etc. Ce premier titre de l’album « Jeleeti », qu’Henri Guillabert signe avec Souleymane Faye pour rendre un hommage à la Femme, est un vrai délice pour les oreilles, avec des mélanges harmonieux extraordinaires. Car la voix superbe de Souleymane Faye donne un cachet particulier à cette chanson de chambre qui est riche de par son texte.
Il y a aussi le morceau « Pape Ndiaye », chanson qui fait partie du patrimoine lyrique sénégalais qui a été savamment joué, avec un instrumental de reggae, par 5 artistes dont Tapha Cissé qui en a fait l’intro, Shula, Bouba Kirikou, Cheikh Guissé. Enfin il y a « Doudou Forever » qui rend hommage à un monument, en l’occurrence Doudou Ndiaye Coumba Rose, qui a marqué ce titre par son génie, avec cette touche particulière qu’il donne au rythme des tambours qu’il affectionne si bien, le tout sous un air très jazzy avec des sonorités africaines. « Night in Ndar » de style très jazzy, est un hommage qu’Henri Guillabert rend à sa ville natale, Saint-Louis.
Grosso modo, tous les artistes qui ont pris part à cette collaboration inédite ont salué le projet qui leur offre un regain d’expérience, notamment à la jeune génération. Duggy Tee du groupe Pbs commente : « c’est une expérience très riche et enrichissante. Ces aînés sont des musiciens que j’ai toujours admiré, qui sont très intéressants et avec qui j’ai grandi en maturité. Ces gens sont des légendes vivantes et je salue cette rencontre entre ces trois générations ».
Mais aussi de Shula Ndiaye qui a formulé des remerciements envers ces anciens qui ont mis à la disposition de la jeune génération une expérience scénique énorme. Tout comme Nix qui a affirmé toujours avoir été émerveillé par un groupe comme Xalam, que ses oncles écoutaient pendant sa jeunesse. « Quand tonton Henri m’a appelé pour ce projet, j’avais le trac parce que ce projet c’est une autre dimension et j’en sors grandi », a-t-il confié. Pour sa part, Doudou Ndiaye Rose est revenu sur la richesse que constitue la musique africaine qui dispose « d’ingrédients » qui lui sont propres. Avant de saluer cette idée, en soulignant qu’il a tout de suite été emballé par cette entreprise mûrie par Henri Guillabert, à qui il ne refuse aucune proposition à cause de son « génie » musical.
Quant à Souleymane Faye, il a expliqué que c’est avec aisance qu’il a travaillé avec son partenaire du Xalam. « Musicalement on se connaît un peu (avec H. Guillabert), pour avoir été ensemble au Xalam et, de plus, j’ai eu l’occasion de collaborer avec ces jeunes rappeurs car c’est une musique qui m’emballe beaucoup », a-t-il expliqué. C’est aussi le cas de la jeune Kya Loum qui a expliqué tout « l’honneur d’être la cadette au sein du projet qui n’est pas vue comme une petite fille par mes aînés ce qui pousse à aller de l’avant », a-t-elle confié.
Enfin Dj Awadi est revenu sur l’amitié qui le lie avec M. Guillabert « qui l’a beaucoup aidé dans sa carrière ». « Quand on parle d’arrangement, il faut souligner le nom d’Henri Guillabert qui est une sommité. C’est pourquoi c’est un plaisir pour tous ces artistes regroupés de faire partie du projet, car beaucoup auraient aimé en faire partie et ne l’ont pas pu », s’est-il réjoui.