UNE DÉCISION QUI DIVISE LE CICES
PROROGATION DE LA FIDAK JUSQU’AU 15 DÉCEMBRE
En décidant de prolonger jusqu’au 15 courant la Foire internationale de Dakar (FIDAK) dont la date de clôture initiale était prévue pour ce mercredi 11 décembre, les responsables du CICES ont rendu heureux les exposants des pavillons orange, brun, vert et tertiaire. Seulement, au niveau du pavillon Sénégal, non concerné par la prolongation, la nouvelle n’a pas eu l’heur de plaire à tous les exposants.
C’est officiel. La 22ème édition de la Fidak vient de bénéficier d’une prorogation de 4 jours pour tous les pavillons sauf celui appelé Sénégal. Ainsi en ont décidé les responsables du CICES à la suite d’un faisceau de demandes formulées par des exposants sénégalais et étrangers qui se lamentaient du retard de quelques jours enregistré lors de l’ouverture de la Foire. Une fois la décision rendue publique par la préposée à l’animation centrale, les exposants des différents pavillons concernés n’ont pas tardé à afficher leur joie. «C’est une bonne décision de prolonger la durée de la foire dans la mesure où nous n’avions pas pu débuter à temps à cause du retard dans la livraison des stands», confie ce jeune commerçant, trouvé au Pavillon Orange. «Cela nous donne l’opportunité de nous rattraper», souffle-t-il, la mine joyeuse. Avec des yeux pétillants de joie, un vendeur de jouets, hébergé par un collègue au même pavillon, fait savoir que «les clients ne cessent de nous solliciter en cette veille de fêtes de fin d’année». Avant de virer à 180 degrés : «Le mieux serait de nous laisser ici jusqu’au 20 décembre». Même son de cloche chez les exposants de l’esplanade du CICES. Vêtue d’une tunique beige, Dieynaba, engagée comme commerciale par une société de jus de fruit qui expose devant le pavillon vert, soutient être satisfaite de l’effectivité d’une telle décision. «On ne peut qu’être content de cette décision car on nous paye selon le nombre de jours passés ici. Et travailler quatre jours de plus aura comme conséquence d’augmenter notre salaire», a-t-elle argué.
Toutefois, cette idée des autorités du CICES de faire encore durer la foire n’a pas fait que des heureux. Il suffit de faire un tour au pavillon Sénégal, non pris en compte par la décision pour s’en convaincre. Trouvé devant une petite table qui lui fait office de bureau, Jules gère une célèbre entreprise spécialisée dans la vente de mobiliers de bureau et de matériels informatiques. Très en verve, il est d’avis que «cette décision est arbitraire». A l’en croire, «la prolongation est un cadeau et un cadeau doit être généralisé». Trouvant mal le fait que la direction commerciale du CICES les invite à se rapprocher d’elle pour faire partie du prolongement de la foire, il assène ses vérités. «C’est étonnant et vaut mieux nous dire de rentrer car avec toute cette surface que nous avons loué (environ 25 mètres carrées), nous n’accepterons jamais de débourser encore. La direction commerciale pense que les exposants de ce pavillon sont plus assis, financièrement s’entend, que les autres exposants, alors qu’on n’arrive même pas à la cheville les exposants Baol-baol quand il s’agit de comparer nos chiffres d’affaires», fulmine-t-il. Mais contrairement à Jules, sa voisine Fanta voit la chose d’un autre œil. Gérant le stand d’une entreprise saoudienne spécialisée dans l’emballage, elle informe que le prolongement de la foire n’arrange pas ses deux patrons du fait qu’ils ont déjà réservé leur billet d’avion pour le 12. «Annuler leur billet pour 4 jours n’est pas intéressant pour eux car ils trouvent suffisantes deux semaines d’échanges pour nouer des partenariats». Selon elle, les Saoudiens n’étaient pas venus pour vendre, mais étaient intéressés par les partenariats B to B.
Du coté de la direction commerciale, la réalité est toute autre. Contactée par nos soins, la chargée de la communication du CICES a fait part de l’incompréhension des exposants du pavillon Sénégal à propos du prolongement de la foire. Selon elle, la foire va être officiellement clôturée aujourd’hui (hier mercredi). Et c’est seulement pour faire éviter aux exposants étrangers de rentrer avec des marchandises invendues que les responsables de la foire ont fini par décider de satisfaire leur demande de rester quelques jours encore. Le peu d’argent qu’ils vont débourser, poursuit-elle, constitue un montant forfaitaire pouvant permettre au CICES de couvrir les charges complémentaires au cours des quatre jours de plus. Car, «ils vont consommer aussi bien de l’électricité que de l’eau». Aussi, la direction commerciale a tenu à préciser que si les occupants du pavillon Sénégal ne sont pas concernés par la décision, c’est parce que ce local doit abriter dés la semaine prochaine, la Foire du livre et du matériel didactique de Dakar (FILDAK). Pour autant, précise le CICES, les exposants qui souhaitent rester seront déployés dans d’autres stands. Mais toujours, moyennant quelques sous.