Une dame fait appel, le parquet général demande une multiplication de la peine par 3 et le mandat d’arrêt
CONDAMNÉE POUR ESCROCQUERIE À THIÈS
La responsable d’Aj de Decroix à Thiès risque de voir sa peine triplée après avoir fait appel de la décision du premier juge. Condamnée par le juge d’instance à un an ferme, elle a attaqué la décision. Mais ce faisant, Fatoumata Diaw ne s’attendait certainement pas aux réquisitions du Parquet général qui a sollicité la condamnation à trois ans ferme ainsi que le mandat d’arrêt ou de dépôt.
Employée au ministère du Commerce, Fatoumata Diaw est dans de sales draps. Condamnée en première instance à un an de prison pour escroquerie, celle qui se dit responsable de Aj de Decroix dans la cité du rail a fait appel de la décision rendue par le Tribunal régional de Thiès en 2010. Cependant, suite à son recours, le ministère public a introduit de son côté un appel incident. Selon le Parquet général, l’appel incident lui permet de revenir sur la peine infligée et de demander la hausse de la sanction. Du coup, il a requis 3 ans de prison ferme à l’encontre de la responsable d’Aj version Decroix. Mais le représentant du ministère public ne s’en est pas limité à cela. Outre la peine qu’il a revue à la hausse, il a sollicité de la Cour de décerner le mandat de dépôt ou d’arrêt contre la prévenue.
Fatoumata Diaw a certainement dû sentir le sol se dérober sous ses pieds lorsqu’elle a entendu les réquisitions du parquet général.
En fait, ce qui a irrité l’avocat général, c’est d’abord la «gravité des faits», mais également les dénégations de la fonctionnaire qui, à l’en croire, devrait faire profil bas et s’amender.
S’agissant de l’histoire, il est reproché à la dame d’avoir reçu d’un certain Paul Mendy la somme de 5 millions de francs après lui avoir fait croire qu’elle connaît le juge qui gère le dossier, un certain juge Diallo. En contrepartie, elle fera sortir de prison son frère Laurent Mendy. Mais contrairement à ses promesses, le frangin n’est pas sorti de sa cellule.
Des témoins en première instance ont affirmé que la fonctionnaire a bel et bien reçu l’argent des mains de Paul Mendy.
Pour autant, Fatoumata Diaw a nié totalement avoir encaissé cette somme. À l’en croire, elle est intervenue dans cette histoire à titre de bénévolat. Elle a voulu juste apporter son aide. La grande interrogation pour le juge reste la plainte. «Comment déposer une plainte contre une personne qui a voulu vous aider et lui réclamer 5 millions ?». Pour le Parquet général, outre l’escroquerie, il y a la tentative d’extorsion de fonds. «Les faits sont d’une extrême gravité. Il faut restaurer une certaine justice», conclut-il avant de demander l’augmentation de la peine et l’arrestation de la dame.
Pour l’avocat de la défense, sa cliente a commis une seule erreur, celle de se mêler de ce qui ne la regarde pas. S’agissant de la remise de l’argent, l’avocat émet des doutes. La Cour se prononcera sur cette histoire le 17 juillet prochain. À noter que le délibéré ayant été renvoyé, c’est le mandat d’arrêt qui pèse sur la tête de la prévenue.