UNE DERNIÈRE CARTE POUR KARIM
L'ANCIEN MINISTRE D'ÉTAT INTRODUIT UNE DEMANDE DE LIBERTÉ PROVISOIRE
Au dernier tournant vers son procès, Karim Wade demande sa libération provisoire, dénonce sa «détention arbitraire» ainsi que la «violation» de ses droits par l’Etat et la Crei.
Karim Wade tente le coup de force, une pirouette juridique qui vise en plein dans le mille l’engrenage dans lequel il est pris. Des sources proches de l’affaire révèlent que l’ancien ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures a introduit une demande de liberté provisoire.
Mieux, Karim Wade réclame tout bonnement sa «libération d’office». Pour lui, il est victime d’une «détention arbitraire». Convoquant les textes régissant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), le fils du prédécesseur de Macky Sall estime qu’il ne devait pas être détenu au-delà de six mois.
Or, cette durée a été doublée. Cette situation l’avait poussé à soulever l’illégalité du second mandat de dépôt qui a inspiré le 17 avril dernier. Il invoque «le manque de base légale» du prolongement de son séjour carcéral.
Pourtant, des sources très au fait de l’affaire renseignent que la méthode empruntée par Karim Wade est «cousue de fil blanc». L’ancien ministre cherche à provoquer une décision de la Crei afin de l’attaquer par la voie de la cassation devant la Cour suprême. Les mêmes voix autorisées ne voient dans ce schéma qu’un «dilatoire à quelques semaines de la tenue de son procès» pouvant redistribuer les cartes. Initialement annoncé pour mi juin, son jugement a été fixé au 31 juillet.
Le Quotidien a appris que M. Wade a reçu la notification de la date de son procès et a cette fois-ci signé, après avoir refusé de le faire à la première date. Justement, au moment de la notification par les autorités de la date d’ouverture de son procès, Karim Wade, après avoir signé au bas de la feuille, a cru bon de devoir préciser la mention «Sous réserve de la violation de mes droits par l’Etat du Sénégal et par la Crei».