UNE PLAINTE DE L'OPPOSITION CLASSÉE "SANS SUITE"
AFFAIRE DE L'AVION PRÉSIDENTIEL AU NIGER
Niamey, 17 oct 2014 (AFP) - Une plainte de l'opposition nigérienne contre X "pour vol et détournement" de deniers publics après l'achat d'un nouvel avion présidentiel a été classée "sans suite", a indiqué vendredi le ministre de la Justice.
"L'opposition a porté plainte par rapport à cet avion devant les tribunaux.Naturellement le ministère public (l'a) classée sans suite", a affirmé Marou Amadou, le ministre nigérien de la Justice à la télévision publique. "Ils (l'opposition) peuvent poursuivre la procédure et saisir le doyen des juges d'instruction", a souligné le ministre, sans donner plus de précisions.
"Nous allons saisir un juge d'instruction et nous allons nous constituer partie civile" mais "nous ne lâcherons pas ce dossier !", a réagi Ousseïni Salatou, le porte-parole de la coalition de l'opposition, interrogé par l'AFP.
Le 16 septembre, des députés d'opposition ont déposé plainte après l'achat par le Niger d'un nouvel avion présidentiel, selon eux un appareil d'occasion surfacturé, pour environ 30 millions d'euros.
L'aéronef, quand il est sorti d'usine en 1998, "avait été acheté 16 milliards de francs CFA (env 24 millions d'euros)" par son premier propriétaire, avait observé l'opposant-député Nassirou Halidou.
"Il n'y a pas de doute, il y a bel et bien une surfacturation du prix de l'avion", avait indiqué Ousseïni Salatou, pour qui Niamey l'a en fait acheté 8 milliards de FCFA (env 12 millions d'euros).
Le ministre de la Défense Karidjo Mahamadou avait annoncé le 1er septembre l'achat "sur fonds propres" du Niger pour environ 30 millions d'euros d'un nouvel avion présidentiel.
Le Niger est le 187e et dernier pays au monde en terme de développement humain, selon l'ONU, malgré d'importants gisements d'uranium et l'exploitation plus récente de pétrole.
Le Fonds monétaire international a repris début septembre sa coopération avec le Mali, pays voisin du Niger, après avoir suspendu son aide pendant trois mois du fait de l'achat par Bamako d'un nouvel avion présidentiel pour 40 millions de dollars (env 30,4 millions d'euros).
Interrogé par le FMI, le Niger a démontré sa bonne foi, a affirmé le ministre nigérien des Finances Jules Baillet à la télévision publique. "On a prouvé au FMI que tout est clair, tout est transparent.
On est donc d'accord avec le FMI par rapport à l'achat de l'avion. La procédure budgétaire a été respectée, la procédure des marchés publics a été respectée", a-t-il insisté.