UNE TRIBUNE POUR L’UEMOA
L’Unp invite les pays francophones de la Zone à faire du sommet de l’Oif une occasion de se pencher sur leur devenir économique

Après la Francophonie culturelle et politique, voici venue la Francophonie économique. C’est la suggestion de l’Union nationale patriotique, qui invite les pays francophones de l’Uemoa à saisir l’occasion du sommet de Dakar pour évoquer leurs relations commerciales, notamment.
L’Union nationale patriotique (Unp) est de ceux qui pensent que la Francophonie doit entrer dans sa troisième dimension. Qu’après avoir fait de la culture puis de la politique leurs priorités, les pays ayant le français en partage doivent se pencher sur les questions économiques. Réuni en bureau politique, mardi dernier, le parti dirigé par Moctar Sourang déclare que le sommet de Dakar, prévu les 29 et 30 novembre, "ne doit pas seulement être le lieu de défense de la langue française".
"C’est une occasion pour les pays francophones de l’Uemoa de se pencher aussi sur des questions les concernant directement comme : leur souveraineté économique et monétaire, la liberté de circulation des personnes et des biens entre États, etc.", déclare l’Unp dans un communiqué parvenu à SenePlus.
Cette suggestion interpelle au premier chef le successeur d’Abdou Diouf à la tête de l’Oif. Elle est partagée par de nombreux observateurs de la Francophonie. Surtout dans un contexte où les pays émergents mènent une offensive de charme en direction de l’Afrique et que l’anglais s’impose de plus en plus comme la langue des affaires.
Autre sujet d’actualité abordé par le bureau politique de l’Unp : le meeting du Pds et ses alliés, qui a été organisé le 21 novembre à la Place de l’Obélisque. Après s’être félicités "que les autorités l’aient finalement autorisé", Sourang et Cie estiment que "sa tenue sans incident montre encore une fois que notre démocratie est majeure et que l’interdiction de manifestations par des organisations légalement constituées doit être révolue".
En revanche, ils désapprouvent l’appel d’Abdoulaye Wade pour la démission du Président Macky Sall, la mise en place d’une commission de transition et l'organisation d’une présidentielle anticipée.
"L’Unp, considérant notre démocratie comme un acquis irréversible arraché de haute lutte par le peuple sénégalais sur des générations, estime que dans notre pays ni la force, ni la rue n’ont permis aux forces politiques d’accéder au pouvoir, indique-t-on dans le communiqué. C’est pourquoi (elle) rejette toute idée de mise en place d’organes de transition dans un système ou les élections ont permis à plusieurs reprises au peuple en toute souveraineté de choisir librement ses dirigeants."
Le parti de Sourang "regrette que dans notre système démocratique le pouvoir et l’opposition ne dialoguent jamais directement sur des questions d’intérêt national comme la pacification de l’espace public". Pour inverser la situation, il "réitère sa demande au président de la République de prendre toutes initiatives politiques majeures et courageuses pour renforcer la cohésion et l’unité nationale en instituant un mécanisme de concertation régulière entre la majorité et l’opposition sur les questions d’intérêt national ou sous régional (sécurité, réformes institutionnelles, souveraineté économique, etc.)".
Lors de la réunion de son Bureau politique, l’Unp a "évoqué la vie du parti" comme premier point à l’ordre du jour. C’était pour adopter "le calendrier pour la mise en place des 45 fédérations départementales. À ce titre, la structuration du parti démarrera au mois de décembre par la mise en place de la coordination départementale de Pikine".