USA : WASHINGTON DIT AVOIR FÉLICITÉ LE PEUPLE GAMBIEN ET NON JAMMEH
50E ANNIVERSAIRE DE LA GAMBIE
Washington, 5 mars 2015 (AFP) - Le gouvernement de Barack Obama a nié jeudi qu'une lettre envoyée au président de la Gambie, disant que les Gambiens avaient "beaucoup à célébrer", endossait son régime autoritaire.
La lettre, envoyée pour honorer le 50e anniversaire de l'indépendance de la Gambie, a été publiée par le Daily Observer, un journal pro-gouvernemental. "Nous avons félicité le peuple de la Gambie, et pas (le président Yahya) Jammeh", a indiqué un responsable de l'administration américaine à l'AFP.
"Nous avons toujours de sérieux différends avec le gouvernement gambien sur de nombreux points, dont sa feuille de route en matière de droits de l'homme", a-t-il ajouté. Le Daily Observer a écrit que "Barack Obama, le président des États-Unis d'Amérique, a félicité le chef gambien Son Excellence Sheikh Professeur Alhaji Dr Yahya AJJ Jammeh".
Le président Jammeh, un officier militaire et ancien lutteur, règne d'une main de fer sur l'ancienne colonie britannique depuis un coup d'Etat sanglant en 1994. Le régime de M. Jammeh, qui affirme notamment pouvoir guérir le Sida, est souvent accusé de violer les droits de l'homme, de commettre des meurtres extrajudiciaires ainsi que de torturer et de museler des journalistes.
Le responsable américain a affirmé que "le président envoie régulièrement des notes aux pays lors de leur journée nationale". Les procureurs américains ont accusé trois hommes l'année dernière d'avoir conspiré pour renverser le gouvernement Gambien par un coup d'Etat raté.
Le président Jammeh avait blâmé les opposants et les "terroristes" pour l'assaut contre le palais présidentiel. Jeffrey Smith, du Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme, a indiqué que Jammeh essaie depuis longtemps de redorer son image grâce à des soutiens étrangers.
"(Il) est très impopulaire dans son propre pays, et dans la région, donc il cherche régulièrement à légitimer son règne en tentant de démontrer que le reste du monde, dont les États-Unis, approuve la brutalité avec laquelle il se maintient au pouvoir".
M. Smith a ajouté que "manipuler les médias locaux" était "devenu la marque" du règne de Jammeh, et que le pays est devenu l'une des "pires dictatures au monde".