"Venez donc investir au Sénégal !"
Macky Sall aux hommes d’affaires britanniques :
Venu présider l’ouverture du Forum Sénégalo-Britannique sur le Commerce et l’Investissement, le président de la République a commencé d’abord par détendre l’atmosphère, il est vrai assez guindée, de ces businessmen en complets-cravates. « J’espère que nos travaux ne seront pas perturbés par les supporters d’Arsenal et de Tottenham qui pourraient se disputer à propos de la Premier League. Et ce pendant que nous, nous parlons de business ».
Après quoi, redevenant sérieux, il a expliqué les raisons de sa présence au forum. « Je suis présent pour marquer mon intérêt pour ce forum visant à accroître les échanges entre nos deux pays ». Dans le foulée, il a rappelé avoir reçu, en mai 2012, une forte délégation d’investisseurs britanniques venus prospecter les opportunités d’affaires dans notre pays. Situant le contexte, il a indiqué que l’Afrique est le principal marché du 21ème siècle et s’est réjoui du fait que les entreprises britanniques fassent œuvre de pionniers en Afrique, et en particulier dans notre pays, en investissant dans des domaines comme l’agriculture, l’énergie et les mines. Le Sénégal, a plaidé le président Macky Sall, « présente des opportunités d’affaires dans les domaines de l’agriculture, du tourisme, des infrastructures, de l’énergie ». Pour les investisseurs, notre pays est d’autant plus intéressant selon lui qu’il occupe une position stratégique à mi-chemin entre l’Europe et l’Amérique. Il constitue également la porte d’entrée de l’Uemoa et de la Cedeao, qui constituent ensemble un marché de plus de 200 millions de consommateurs potentiels.
Surtout, l’attrait particulier de notre pays réside dans sa stabilité ainsi que dans la solidité de ses institutions. « Le Sénégal est une démocratie stable, qui n’a jamais connu de coup d’Etat » a expliqué le président de la République à l’assistance composée d’un demi-millier d’investisseurs britanniques massés dans la grande salle du Merchant Taylors’hall un complexe niché au cœur de Londres. Il a aussi mis l’accent sur la simplification des formalités administratives et douanières, la réduction du délai de création d’entreprises qui est passé de 58 à deux jours, le regroupement de toute les démarches en un Guichet unique. Autre bonne nouvelle : la prochaine réforme de l’autorisation de construire, une vieille revendication des investisseurs et même des Sénégalais. Autant de choses qui ont concouru à créer un environnement des affaires de classe internationale au Sénégal.
Surtout, le Président a réaffirmé sa détermination absolue à combattre la corruption sous toutes ses formes et à mettre en œuvre une politique de transparence et de bonne gouvernance. Il a, dans ce cadre, mentionné la création de l’OFNAC (Office national Anti-Corruption). A propos justement de transparence et de bonne gouvernance, le successeur du président Wade a révélé avoir interpellé le Premier ministre britannique, David Cameron, sur la nécessité pour les pays du Nord de prendre leurs responsabilités et de jouer leur partition dans ce domaine « car les paradis fiscaux se trouvent chez eux ». L’acquisition de terrain constituant souvent un casse-tête insoluble pour les investisseurs, M. Macky Sall a annoncé avoir créé une Commission de réforme foncière pour une « gestion partagée » de la terre.
De nouveau, il a invité les hommes d’affaires britanniques à un partenariat « gagnant-gagnant » rappelant avoir arbitré en faveur de Téranga Gold dans le différend qui opposait cette société anglaise à l’administration sénégalaise. Ce pour favoriser la reprise de son business. Il a aussi appelé à l’instauration d’un partenariat public-privé dans les secteurs de l’Energie et des Infrastructures, notamment.
Enfin, le président de la République a annoncé la tenue à Paris, les 21 et 22 octobre prochain, du Groupe consultatif de la Banque mondiale sur le Sénégal. Des travaux qui se dérouleront pour la première fois sur deux jours, le premier étant consacré aux institutionnels et le second, aux investisseurs privés. Une innovation qui n’a d’autre but que de montrer l’intérêt accru que notre pays accorde à ces derniers.