VERS LA MISE EN PLACE DU FRONT DE TOUS LES DANGERS POUR MACKY SALL
EFFET COLLATERAL DU DEPART DE REWMI DE BENNO BOKK YAKAAR
Si le dessein prêté aux «rewmistes» de vouloir rompre les amarres avec «Benno bokk yakaar» venait à se matérialiser, aujourd’hui, à l’occasion du Secrétariat national convoqué par Idrissa Seck, le Président Macky Sall risquerait de faire face à un puissant front. Du fait des nouvelles alliances que ne manqueront pas de nouer l’édile de Thiès et ses camarades, notamment avec les principales forces de l’opposition.
Une recomposition du landernau politique sénégalais. Voilà ce à quoi l’on va assister, au cas où le «Rewmi» de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck franchirait le Rubicon, (en claquant purement et simplement la porte de la Coalition présidentielle), aujourd’hui, lors de la réunion, très attendue, de son instance dirigeante,
Une éventualité qui s’est précisée, hier, avec la sortie musclée de Yankhoba Diattara qui sonne la fin des relations heurtées entre le Président Macky Sall et celui qu’il considère, depuis longtemps, comme un de ses principaux opposants, Idrissa Seck. «Qu’est-ce que nous pouvons attendre de ce gouvernement ? Mais, rien du tout, avec tous les engagements qu’il (ndlr : Macky Sall) avait pris à la promenade des Thiessois. Nous ne croyons plus à ces gens-là», a tonné le premier adjoint au maire de la ville de Thiès et lieutenant d’Idrissa Seck, qui effectuait une visite à Darou Salam (un quartier de Thiès).
Il y a également la visite sur médiatisée que le député Thierno Bocoum a rendue, hier, à Bara Gaye, leader des jeunesses libérales, à la prison du Cap Manuel. Une visite, loin d’être anecdotique, dans la mesure où elle augure d’une prochaine jonction entre le «Rewmi» et les principales forces de l’opposition, le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Abdoulaye Wade, la Convergence «Bokk gis-gis» de Pape Diop, et l’Union centriste sénégalais (Ucs) d’Abdoulaye Baldé, qui partagent avec lui les mêmes convictions libérales. Et l’idée d’un rapprochement avec le «Rewmi» ne semble pas les rebuter.
Le pôle de tous les dangers pour Macky Sall
Les libéraux, eux, avaient déjà donné le ton, via leur porte-parole. «Des plages de convergence entre le Parti démocratique sénégalais (Pds) et le ‘Rewmi’ ne sont pas à exclure. Nous pensons, fondamentalement, qu'il serait utile pour la clarté du jeu politique, que ceux qui ont les mêmes visions des choses, les mêmes préoccupations, qui partagent la même idéologie, puissent s'entendre autour de l'essentiel», avait dit Babacar Gaye, qui s'exprimait sur la Rfm.
Le président du Conseil régional de Kaffrine avait renchéri : «Cela suppose, donc, que le Parti démocratique sénégalais, comme l'avait indiqué son Secrétaire général national, au lendemain de la défaite du 25 mars, n'exclut pas des coopérations politiques avec les partis de même obédience et des partis qui accepteraient de travailler avec lui. Si Idrissa Seck estime, aujourd'hui, que notre combat est un combat légitime et juste, pour prendre en charge les préoccupations du peuple sénégalais, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas avoir des plages de convergence».
Joint par téléphone, hier, Toussaint Manga - qui assure l’intérim de Bara Gaye à la tête des jeunesses libérales - plaide, plutôt, pour le retour des «enfants égarés» à la maison du père. «Le Pds est le parti mère. Que ce soit Idrissa Seck, Baldé ou Pape Diop, ils ont toujours leur place au Pds. Moi, je pense que ce serait bien qu’ils reviennent dans le parti. Moi, c’est ça ma position. Mais, aujourd’hui, on ne
peut parler de jonction entre ces partis-là, parce qu’en réalité, ce sont des démembrements du parti», souligne-t-il. Quant à Moussa Diakhaté, porte-parole de Pape Diop, il déclare au bout du fil : «On ne dit jamais en politique. Mais, pour l’instant, la Convergence ‘Bokk gis-gis’ est préoccupée par sa massification».
Chez les centristes, on n’écarte aucune alliance, excepté l’Alliance pour la République (Apr) du Président Macky Sall. «Nous sommes ouverts à toutes discussions avec tous les partis pour une forte Coalition de l’opposition, afin de faire face au régime de Macky Sall», affirme Kaoussou Sané, responsable à l’Ucs et Conseiller politique du député-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. C’est dire que la naissance d’un nouveau pôle politique est dans l’ordre du possible. Une entité, dont les têtes de pont seraient le Pds, le «Rewmi», «Bokk gis-gis» et l’Ucs.
Sa matérialisation va constituer un véritable danger pour la Coalition présidentielle, plus particulièrement pour le Président Macky Sall qui devra faire face à ses anciens «frères» de parti qui sont rompus à la tâche et qui sont très à l’aise dans leur posture d’opposants.