VERS LA RUPTURE D'EVACUATION ET LE REFOULEMENT DES EAUX USEES DANS DES MAISONS
ASSAINISSEMENT: 173M DE TUYAUX DE CONDUITS D'EAUX USEES DETERRES A OUEST-FOIRE
Un individu a déterré des tuyaux de conduite d’eaux usées à Ouest-Foire. Il est arrivé à tromper la vigilance des habitants du quartier, en se présentant comme un agent de la CSE, un sous-traitant de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS). C’est ce qu’ont indiqué des témoins trouvés sur place.
Les habitants d’Ouest-Foire, non loin de la case des tout-petits, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer le tort qui leur est fait. Pour cause, les nouveaux tuyaux installés par l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) ont été tout bonnement déterrés au vu et au su des habitants du quartier, trompés en plein jour par un individu qui, apparemment, avait bien planifié son forfait.
Pape Diop, président de l’association des propriétaires du quartier, raconte en effet que «c’est dans l’après-midi du dimanche (7 septembre 2014) qu’un monsieur est venu creuser devant ma maison pour déterrer les tuyaux. L’ayant aperçu, je suis allé l’interpeller. Mais, il m’a fait savoir qu’il est envoyé par la CSE, un sous-traitant de l’ONAS. Comme je suis dans un quartier où les gens se parlent, nous avons eu des soupçons, nous avons remonté la filière et, nous sommes tombés sur une arnaque». Résultat: «173,5 m de tuyaux déterrés», selon Mamadou Sy, chef des ouvriers engagés pour faire le (sale) boulot.
Tout à commencé plusieurs jours auparavant. Mamadou Sy témoigne avoir rencontré un monsieur au poste de Thiaroye. «J’étais en train de creuser pour Senelec et il m’a dit qu’il voulait m’engager. Je lui ai donné mon numéro de téléphone. 5 jours plus tard, il m’a appelé pour qu’on se croise à Ouest-foire. On a discuté sur le prix. Puis, j’ai engagé une équipe pour le travail. Il nous payait 1000 F Cfa par mètre de tuyau déterré. D’après ses dires, on devait enlever les tuyaux pour en faire des tuyaux bétonnés. Je n’ai pas douté, parce qu’il connaît le réseau, et je pensais qu’il travaillait avec l’ONAS». Hélas ! C’était sans savoir qui était véritablement l’homme.
Ce n’est qu’hier, 10 septembre, qu’il l’a découvert. De fait, il a rapporté: «Ce matin, des agents de la CSE sont venus ici. Ils nous ont posé la question de savoir qui était le chef du chantier. Je me suis présenté. Et je leur ai dit que c’est un agent de l’ONAS qui nous a engagés. Nous n’aurions pas osé venir déterrer les tuyaux sans autorisation».
Et de poursuivre: «Comme je détenais son numéro, je l’ai appelé et il m’a promis de venir. Quelques minutes plus tard, il est venu. Et, il s’est mis à discuter avec les agents de l’ONAS. Puis, il leur a donné un numéro qu’il a présenté comme étant celui de leur patron. Ils l’ont appelé, en vain. Pendant ce temps, lui est parti». Ayant remarqué son absence, les agents de l’ONAS ont appelé leurs responsables, qui sont venus constater les faits. C’est alors qu’ils sont allés à la gendarmerie de la Foire, en compagnie de M. Sy, pour porter plainte.
Une plainte annoncée contre le faux agent
«Les tuyaux déterrés sont des conduits qui servent à évacuer les eaux usées qui proviennent des habitations», a expliqué Cheikh Tidiane, chef du Service appui et contrôle des travaux à l’ONAS. Avant d’ajouter : «ce sont des tuyaux neufs. La conséquence, c’est la rupture d’évacuation des eaux, mais aussi, le refoulement de ces eaux qui, désormais, vont remonter dans les tuyaux des douches des maisons».
De l’avis de Cheikh Tidiane, « l’homme n’est pas à son premier forfait. C’est un monsieur qui est connu du milieu juridique. Il semble qu’il est en sursis. Il est sorti, il y a juste un mois, pour quelqu’un qui a été condamné pour 2 ans de prison dont 6 mois ferme pour usurpation de fonction». Interrogée sur la suite à donner à cette affaire, Ndeye Fatou Diongue, responsable du Service juridique de l’ONAS, déclare qu’«il sera poursuivi. La direction générale de l’ONAS introduira une plainte au niveau de la Police. Le nécessaire sera fait pour qu’il soit arrêté et mis hors d’état de nuire». Affaire à suivre !