VIE PRIVEE OU PUBLIQUE DE CERTAINS CHEFS D'ETAT OU DE GOUVERNEMENT
Alors que François Hollande est sommé, de toutes parts, de donner des clarifications sur sa vie privée, d'autres présidents ou Premiers ministres, Bill Clinton en tête, ont été contraints de s'expliquer publiquement, voire de s'excuser.
Pour ce qui relève de la vie privée, le fossé est grand entre les chefs d'Etat ou de gouvernement du monde anglo-saxon où la frontière vie privée/vie publique est ténue et le reste du monde, notamment en Europe du sud, où la vie privée est mieux respectée et les frasques amoureuses beaucoup plus tolérées.
Au terme de l'affaire Lewinsky, le président américain Bill Clinton, en août 1998, avait été contraint d'admettre, par vidéo interposée, devant un grand jury, qu'il avait eu une "relation inconvenante" avec une jeune stagiaire, Monica, à la Maison Blanche.
Trois semaines plus tard, sous la pression du procureur Kenneth Starr mais aussi de la Chambre des représentants à majorité républicaine, il avait dû admettre, en direct à la télévision, qu'en reconnaissant cette liaison, il n'avait pas fait preuve d'"assez de repentir". Les larmes aux yeux, il avait exprimé son "repentir" et "demandé pardon" à tout le pays, lors d'un petit déjeuner avec 125 leaders religieux du pays.
Ce n'est qu'à la toute fin de son deuxième mandat, que le président américain sera débarrassé d'un procès en destitution.
A l'opposé pourtant des moeurs de la démocratie américaine, le président russe Vladimir Poutine et son épouse Lioudmila ont annoncé, en juin 2013, leur divorce dans une interview à la télévision.
Alors qu'il n'apparaissait plus en public depuis des années et que le secret le plus total pesait sur leur vie privée, le couple s'était fait interviewer, au sortir d'un spectacle, et avait, comme si de rien n'était, annoncé son divorce sans du tout préciser quand il était intervenu.
Cet aveu, sans précédent et très organisé, avait été pourtant précédé, en avril 2008, par l'emprisonnement d'un journaliste de Moskovski Korrespondent, qui avait évoqué un possible remariage de Poutine avec une jeune gymnaste russe, Alina Kabaïeva.
En France où les déboires conjugaux de l'ex-président Nicolas Sarkozy avaient été abondamment commentés, c'est par un communiqué de presse lapidaire de 15 mots que le couple présidentiel avait annoncé son divorce "par consentement mutuel", en octobre 2007. A peine quelques mois plus tard, Nicolas Sarkozy autorisait des photos avec sa nouvelle conquête, la mannequin et chanteuse Carla Bruni.
C'est par voie de presse également, des photos parues dans Paris-Match en novembre 1994, que l'ex-président Mitterrand avait choisi de révéler enfin au grand public sa double vie et l'existence de sa fille, Mazarine Pingeot.
A l'opposé, l'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a toujours rejeté comme des "attaques indignes" les révélations publiées par la presse sur ses frasques avec des call-girls, dont une mineure. Loin de s'expliquer sur quoi que ce soit, le Cavalière s'en est sorti avec une provocation. "Mieux vaut avoir la passion des belles femmes qu'être gay!" a-t-il ainsi lancé un jour.