VIRULENTES CRITIQUES DE AND-JEF DE KOLDA CONTRE MACKY SALL

C’est à croire que le bureau régional de la fédération de And-Jëf de Kolda, dirigé par le Docteur Massirin Savané, a bouffé du lion. Quelques semaines après sa déclaration retentissante, il a de nouveau claqué la langue.
Dans un communiqué qui nous est parvenu, les signataires précisent qu’ils ne sont pas de l’opposition. Ils sont encore dans la mouvance présidentielle. La première sortie, d’après leurs explications, était purement amicale et visait à alerter très tôt sur les dérives du régime de Macky Sall. Même si dans la forme elle n’a pas cherché à plaire parce qu’estampillée du sceau de la sincérité et de la conviction, ils disent que ce qui a été dit n’a pas pour objectif la recherche de sinécure. «Au-delà de And-Jëf, il y a un fort potentiel de compétences laissées en rade dans les coalitions primaires (Bës Du Niak, Gadio 2012, Taxaw Temm, etc.) et qui ne participe pas ou peu à la marche de l’Etat comme il se devait ; il y a une sous-utilisation extraordinairement délibérée et une dispersion inopérante de ces expertises, alors que le camp présidentiel en a fortement besoin aujourd’hui», déclarent-ils
Les camarades de Landing Savané disent que «la sortie ne vise pas à créer des obstacles inutiles à la réussite de la seconde alternance mais elle veut pousser le Président à mettre un vigoureux coup de barre pour amorcer les ruptures. L’histoire a montré que les changements s’amorcent au début du magistère pour réussir, sinon les lobbys implacables s’organisent et prennent de plus en plus d’envergure pour annihiler les initiatives de progrès dans l’œuf ; il ne se passe alors rien du tout durant tout le mandat», ont-ils averti.
Sur un autre registre, le Dr Savané et ses camarades précisent que s’ils ont déploré la non amorce du Programme yoonu Yokkuté et plusieurs autres manquements, c’est parce que des équations se posent aussi bien au peuple et qu’aux alliés qui se sont donnés corps et âme pour l’avènement de Macky Sall. En clair, ces derniers, disent-ils, veulent savoir, «s’il y a une feuille de route claire de ce programme dans tous les secteurs socio-économiques en commençant par l’agriculture et l’élevage, si la famille présidentielle est moins présente aujourd’hui dans la conscience collective des Sénégalais, si les forces de l’argent sont moins présentes aujourd’hui dans la marche de l’Etat».
Macky Sall, Abdoul Mbaye, Abdoulaye Bibi Baldé, Aminta Mbengue Ndiaye…tous interpellés
Sans attendre la réponse, les Koldois disent que les questions fondamentales sur lesquelles est attendu le régime de Macky Sall sont les suivantes : «Pourquoi les ruptures tant annoncées tardent-elles à voir le jour ? Pourquoi le Président Macky SALL continue à s’enfermer dans les coalitions primaires dominées par les forces du passé aux desseins inavoués (Ndlr : allusion au Ps et à l’Afp)?
Pourquoi n’est-il pas regardant sur les profils que ces partis lui proposent pour les nominations qui parfois frisent le règlement de comptes en leur sein (Ndlr : cas Aissata Tall Sall)? Pourquoi tente-t-on aujourd’hui de réduire au silence certaines organisations telles que «Y’en a marre» en minimisant leur rôle dans l’avènement de la seconde alternance, alors qu’elles doivent être renforcées pour mieux jouer leur rôle de sentinelle ? Pourquoi ne met-elle pas à contribution l’expertise de certains partis plus proactifs, plus démocratiques et plus ouverts sur le monde, alors que le Yoonu Yokkuté tarde à démarrer ?
Le Président, a-t-il besoin de doter, plus qu’Abdoulaye WADE, en ressources, les Directeurs Généraux et les PCA pour gagner les futures élections locales, alors que l’heure devait être à un débat sur une éventuelle baisse des salaires faramineux pour embaucher les nouvelles générations ? Pourquoi n’y a-t-il pas une volonté de mieux utiliser les énergies renouvelables pour amoindrir la tyrannie du pétrole ?
Pourquoi ne pas ouvrir un débat sur la structure des prix des produits pétroliers notamment l’impôt sur les produits pétroliers (IPP) qui fait que le carburant coûte moins cher à Bamako après avoir traversé notre territoire en camions citernes ? Une éventuelle baisse du carburant n’aura-t-elle pas une incidence sur d’autres prix ? Pourquoi n’y a-t-il pas encore une politique agricole claire, articulée à la transformation locale et une politique d’élevage conséquente qui permettront un retour massif des acteurs économiques vers le secteur primaire qui participe de moins en moins à la formation du PIB, et réduire ainsi fortement le chômage des jeunes ?
Pourquoi n’existe-t-il pas de plate-forme de discussion entre lui et un parti tel qu’And-Jëf qui ne lui souhaite que la réussite et la mise à sa disposition de son expertise ? Pourquoi tarde-t-il à convoquer le corps électoral à un référendum pour approuver les meilleures conclusions des assises nationales auxquelles il a souscrit avec des réserves et régler au moins les problèmes institutionnels de ce pays... ?»