"VOUS AVEZ UN CANDIDAT ? AMENEZ-LE !"
Moustapha Niasse aux jeunes de l’Afp qui réclament la participation de leur parti à la prochaine présidentielle – Malick Gackou mis à l’index
Dakar, 22 jan (APS) –Des militants de l’Alliance des forces pour le progrès (AFP, mouvance présidentielle) ont perturbé, jeudi à Dakar, une rencontre organisée par leur parti en présence de son leader Moustapha Niasse, président de l'Assemblée nationale, a constaté l'APS.
La candidature de l’AFP à la prochaine élection présidentielle serait la pomme de discorde.
Au départ c’était une rencontre de l’Alliance nationale des cadres pour le progrès (ANCP) sur ‘’la situation politique, économique et sociale [du Sénégal] à travers des présentations sur des sujets majeurs’’.
La rencontre devait se tenir dans la foulée de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an au secrétaire général l'AFP, Moustapha Niasse.
A l’arrivée, un groupe conduit par El Hadji Malick Gackou, ancien responsable de l’AFP, opposé à la ligne de conduite adoptée par le parti en perspective de la présidentielle de 2017, a fait face aux organisateurs.
Un groupe de jeunes dont des lutteurs qui ont encerclé M. Gackou, représentant de l’AFP dans la banlieue, scande, dès le début de la rencontre, des slogans hostiles à Moustapha Niasse. Tout est parti de la prise de parole de Aliou Sarr qui faisait une allocution de présentation de vœux des cadres à l’endroit du président de l’Assemblée nationale.
M. Sarr a été empêché de prendre la parole par des jeunes se réclamant ouvertement de Malick Gackou. Il s’en est suivi des cris hostiles à Moustapha Niasse et des acclamations qui lui sont favorables.
Après près de 30 minutes de perturbations et de bousculades, Aliou Sarr, par ailleurs coordonnateur des cadres de l’AFP, se représente au parloir pour terminer son discours sur fond de cris et d’incantations hostiles de l’autre camp.
Visiblement dépassé par la situation, Moustapha Niasse tente de reprendre les choses en main. La voix grave, il présente ses excuses à ses invités et profère des menaces envers les saboteurs.
‘’Ceux qui ont ourdi ces sabotages vont le payer d’une manière ou d’une autre. Ceux qui vous ont envoyés pour saboter cette manifestation vont le payer. Je le jure au nom d’Allah’’, a menacé Moustapha Niasse, sans pour autant calmer les choses.
Le secrétaire général de l’AFP s’est excusé auprès de ‘’la forte délégation gouvernementale’’ qui était conviée à la manifestation.
Dirigée par le ministre des Forces armées, Augustin Tine, cette délégation est composée du porte-parole du gouvernement Oumar Youm, du directeur de cabinet adjoint du président Macky Sall Seydou Guèye, des ministres conseillers Marième Badiane et Mahmout Saleh et de l’ancienne Premier ministre Aminata Touré.
‘’Je m’excuse auprès de mes invités. Moi aussi j’ai été invité par les cadres pour recevoir des vœux de nouvel an. Si j’étais l’organisateur de cette manifestation, la situation serait tout autre. C’est inadmissible ce qui se passe sous nos yeux’’, a dit le président Moustapha Niasse avant de libérer ses invités.
Les cris qui fusent de partout empêchent le leader de l’AFP de poursuivre son discours. ‘’Peut-être, ils ont peur de m’écouter, c’est pourquoi ils crient quand je parle. Vous avez un candidat ? Amenez le ici devant les micros’’, a dit M. Niasse à l’endroit du groupe qui continuait à crier en scandant ‘’AFP, candidat !’’.