"WADE FAUSSE LE JEU DE TOUBA"
SERIGNE FALLOU DIENG, PRÉSIDENT DU CIS
En tant qu'intellectuel soufi, comment appréciez-vous les propos tenus par Abdoulaye Wade contre le président Macky Sall qu'il qualifie d'esclave et d'anthropophage ?
Les soufis condamnent vigoureusement les inepties nauséabondes, ordurières et sordides d'Abdoulaye Wade ancien président de la République du Sénégal. Ces paroles sont d'une vulgarité insoupçonnée, à accidenter la moralité publique et à déstabiliser la préséance morale. Ceci est d'autant plus déplorable qu'Abdoulaye Wade est un récidiviste, un habitué de telles balivernes. Parce que l'histoire des albinos ‘'victimes rituelles'' qui plongeait l'ancien édile de Dakar dans les boues de la calomnie et de la médisance, reste toujours fraîche dans les mémoires. Ces mots assassins sont nocifs pour une société pacifique cordiale comme la nôtre et sont non seulement à même de jeter le pays dans les précipices d'un cycle infernal de trouble social, mais aussi à donner une représentation dégradante de la sociologie africaine en général et de l'homme noir en particulier. Maintenant, c'est une infamie corrosive interdite par la religion musulmane, notamment ‘'la bienséance mouride'' structurée autour des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba.
Ces propos de Me Wade contre le chef de l'Etat ont indigné le Khalife général des Mourides, Serigne Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké. A présent, quelles peuvent être les conséquences de cette brouille entre Abdoulaye Wade et Touba ?
Wade incommode le khalife et fausse le jeu de Touba, de par ses révélations régulières sur les démarches de bons offices et médiations entamés par les autorités de Touba. Parce que ces déballages indisposent le peuple sénégalais qui n'acceptera point d'avoir une justice soumise aux contingences maraboutiques et de voir la prééminence du droit reléguée au second plan par l'influence maraboutique. Parce que le pouvoir religieux ne saurait dicter la conduite à tenir à la justice. Il s'y ajoute que la dynamique insurrectionnelle à laquelle il entend enrôler les jeunes partisans de Karim Wade, me semble périlleuse et sans issue. Surtout que les jeunesses sénégalaises, même celles se réclamant de sa formation politique, ne sont pas des benêts prêts à servir de chair à canon. Avec comme objectif la libération de Karim Wade à tout prix.
Comment appréciez-vous le comportement du président de la République, Macky Sall face à de tels propos ?
Les intellectuels soufis que nous sommes apprécient à sa juste valeur le mépris du président de la République face à de telles insanités. Néanmoins, le cercle invite Macky Sall à davantage de prudence parce qu'Abdoulaye Wade, tel le scalp, est meurtri et grièvement blessé par des coups bas orchestrés par une cinquième colonne très proche de lui. Certains de ses proches sont en train de le sacrifier et d'en finir avec lui pour se tirer d'affaire. Wade représente une victime expiatoire de cette cinquième colonne très proche de lui, à laquelle il s'expose.