Wade Lefebvre est mort, vive Macky Lefebvre !
BARA TALL ET SES EMPLOYÉS RETROUVENT LE SOURIR
N’eut été la première alternance survenue dans notre pays en 2000 et qui s’est traduite par l’accession de Me Abdoulaye Wade au pouvoir, l’entreprise Jean Lefebvre Sénégal (Jlfs) allait fêter ses 60 ans de présence dans notre pays. En effet, cette ancienne filiale française d’un ex-géant du Btp racheté par Vinci s’était implantée au Sénégal en 1952 avant d’être rachetée quelques décennies plus tard par notre compatriote Bara Tall.
Lequel avait fini par la transformer en une entreprise 100 % sénégalaise. En 60 ans de présence, Jean Lefebvre Sénégal a longtemps travaillé pour vous et pour nous en balisant les voies de la communication et du développement. Et si Jean Lefebvre Sénégal avait eu l’occasion de fêter en grande pompe ses 60 ans, c’est sûr que, en bonne place dans l’assistance, nous aurions vu un Bara Tall tout souriant et élégant dans son beau costume laissant apparaître une chemise à col cassé avec un nœud papillon circulant entre ses invités de marque constitués de décideurs politiques, de grands patrons venus de la sphère économique, et en particulier du monde du Btp, histoire de les remercier de s’être joints à ces noces d’argent ou d’or de son entreprise.
Tout cela relève de la fiction bien sûr puisque le régime de Me Abdoulaye Wade n’a pas laissé le temps à M. Bara Tall de célébrer les 60 ans de Jean Lefebvre Sénégal. Comme l’ouragan Dean qui aurait soufflé sur l’axe Thiès-Dakar, tout est allé trop vite ! En effet, ni le Pdg Bara Tall, ni ses employés encore moins ses engins n’ont vu venir le vent destructeur de Me Wade. Et soudain, un fleuron national de Btp s’était effondré comme un château de cartes. Sous les décombres, des milliers d’employés écrasés dans les poubelles du chômage ainsi qu’un immense parc d’engins lourds et autres caterpillars endommagés dans les opérations de saisies.
Pis, non content d’avoir coulé Jean Lefebvre Sénégal et embastillé l’entrepreneur Bara Tall dans l’affaire politico-judiciaire des chantiers de Thiès, Me Abdoulaye Wade avait poursuivi la persécution jusqu’au-delà des frontières. Il faut dire que pour sauver ses meubles et prendre ses restes, Bara Tall s’était réfugié en Gambie ou il avait créé une filiale de son entreprise dénommée « Tétrax Sa ». Hélas, il était loin de s’imaginer qu’à partir de Dakar, les faucons du président Wade tireraient les ficelles diplomatiques et judicaires pour le traquer et l’achever. Ils avaient si bien réussi leur coup téléguidé que « Tétrax Sa» avait fini par rendre l’âme sous le poids des créances et la non-assistance à société étrangère. L’expression n’est pas de trop ! À Banjul, le rouleau compresseur — ou, plutôt, punitif — de la raison d’Etat avait balayé tous les chantiers de Bara Tall.
À preuve, la justice gambienne avait liquidé « Tétrax Sa » avant de brader aux enchères et pour une bouchée de pain des engins lourds et autres Caterpillars d’une valeur de plus de 10 milliards fcfa. Début d’une chasse à l’homme ou à l’entrepreneur ? Les deux à la fois ! la traque n’était pas finie puisque, dès qu’ils avaient eu vent que Bara Tall avait gagné un gigantesque marché d’un montant de 80 milliards fcfa en Angola, les faucons de la République avaient repris du service. Aussitôt, un ancien ministre des Transports aériens du président Me Abdoulaye Wade avait été dépêché à Luanda. Il était porteur d’un message de sa Majesté Wade 1er.
Le contenu : « Bara Tall est un « repris » de justice dont les affaires sont toujours pendantes devant les tribunaux sénégalais ». Comme les Etats n’ont que des intérêts à sauvegarder, le marché de Bara Tall fut annulé par le gouvernement angolais. Et pour casser du Bara Tall jusque dans la sous-région et le reste de l’Afrique, les mêmes méthodes ont été utilisées en Guinée-Bissau, au Gabon, au Cap-Vert …bref, partout où une filiale sénégalaise de Jean Lefebvre était susceptible de trouver une bouffée d’oxygène financier.
Toutes les guerres finissent autour d’une table de négociations, c’est bien connu, l’exception qui confirme la règle étant celle qui a opposé le régime de Me Abdoulaye Wade à l’entrepreneur Bara Tall. Un fait paradoxal pour un Etat censé protéger ses fleurons. Parce que, dans tous les pays du monde, les Etats font preuve d’interventionnisme récurrent pour sauver leurs entreprises emblématiques. Et ce dans tous les secteurs de l’économie. Par exemple, si la multinationale « Coca-cola » s’était trouvée en Amérique dans la même situation que « Jean Lefebvre Sénégal » du temps des Wade père et fils, c’est sûr que tout le pays de l’Oncle Sam se serait mobilisé à son chevet.
Heureusement que le quatrième président de la République du Sénégal, M. Macky Sall, a bien compris que le patriotisme économique n’est pas un vain mot et que les entreprises nationales méritent d’être défendues au même titre que l’intégrité des frontières. Il a donc pris l’acte ô combien salutaire consistant à faire renaître «Talix Group», le nouveau nom de Jean Lefebvre Sénégal après son rachat par Bara Tall, non pas sur ses décombres mais… sur ses gravats. Une nouvelle que le peuple sénégalais a accueillie avec des «hourras» retentissants. Et ce bien que la tache de reconstruire «Jls» ne soit pas facile compte tenu de l’ampleur des dégâts. Mais rien que la volonté et l’engagement du président Macky Sall à régler définitivement le conflit, judiciaire notamment, opposant l’Etat à cette entreprise constituent une bouffée d’oxygène pour les milliers d’employés de «Talix».
Pour exprimer leur reconnaissance infinie à l’endroit du président de la République, sans se faire prier, les ouvriers de Jls se sont vite mobilisés pour aller vendre deux carcasses de Caterpillars (rouillées sous l’ère Wade) au marché de la ferraille afin d’avoir de quoi payer des pages publicitaires en guise de remerciements à l’endroit du président de la République. Et ce ne sont pas les mots qui leur manquent pour magnifier la clairvoyance et le courage du président Macky Sall qui a pris ses responsabilités et son courage à deux mains pour régler définitivement un dossier aussi sensible que celui de Jls.
Comme quoi, les dispositions prises par le Président visant à rétablir Jls dans ses droits sont considérés par les travailleurs de cette entreprise comme un cadeau venant du ciel. Les brassards rouges n’ayant plus de raison d’être, il ne leur reste donc plus qu’à borner la route avec des drapelets avec ces inscriptions : « Wade Lefebvre est mort, vive Macky Lefebvre ! »