WADE REMET UNE COUCHE
IL ESTIME QUE "NIASSE LORGNE LE FAUTEUIL DE MACKY"
L’ancien président de la République est, aujourd’hui, plus que jamais, déterminé à faire partir Macky Sall. Alors que sa sortie à la place de l’Obélisque n’a pas fini de défrayer la chronique, Abdoulaye Wade a remis ça, hier, devant les membres du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr).
Le pape du Sopi compte aller jusqu’au bout de sa logique. Contre vents et marées. Que le Président Macky Sall se le tienne pour dit. A l’occasion, hier, de la réunion d’évaluation du meeting organisé par le Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés, vendredi dernier, et lors duquel il a violemment attaqué Macky Sall et son régime, Me Abdoulaye Wade a récidivé.
Présidant la rencontre à sa résidence, le Secrétaire général des libéraux a invité son successeur à faire preuve de vigilance, arguant que Moustapha Niasse manœuvre pour lui succéder. Selon des sources qui ont pris part à ladite réunion, Me Abdoulaye Wade a déclaré que "la mise en place d’une commission de transition, c’est pour sauver Macky Sall d’une éventuelle prise de pouvoir par Moustapha Niasse".
"Avec 1 million de personnes, je peux faire partir Macky"
"Macky Sall doit être vigilant. Moustapha Niasse lorgne son fauteuil. Il est en train de pousser Macky dans un gouffre. Au cas où le peuple finirait à mettre Macky dehors, c’est Niasse qui profiterait de cette situation", a-t-il ajouté. Non sans souligner : "Karim et les autres sont privés de liberté. Il faut sauver ces gens, mais il faut aussi sauver Macky. Et le seul moyen de le sauver, c’est la mise en place d’une commission de transition".
Sur la levée de boucliers qui a suivi sa sortie, le "pape du sopi" a indiqué: "Comme ils sont KO, c’est normal qu’ils s’agitent de la sorte. ‘Bey sakh bo koy ray dina mbéé’. Même un citoyen simple a le droit de demander à Macky de démissionner". Avant de rappeler : "Le 03 avril 2010, lors de l’inauguration du monument de la Renaissance, avec la présence de 45 chefs d’Etat africains et de gouvernement, l’opposition a organisé une marche pour exiger mon départ. Et la presse a écrit, nommément, Moustapha Niasse, Tanor Dieng et Macky Sall".
En ce moment, a précisé Me Wade : "Leur requête n’était pas adaptée au contexte, parce que j’étais dans l’ère de l’inauguration de mes grands projets, contrairement à Macky Sall, qui a plongé le pays dans le gouffre".
"Je mettrai la pression, jusqu’à ce que Macky quitte le pouvoir"
Déterminé à en découdre avec son successeur, le leader du Pds de marteler : "Ce qui s’est passé avec 250 personnes et que Compaoré soit ex-filtré du Burkina, avec un million de personnes, on peut faire mieux. Avec 1 million de personnes, je peux faire partir Macky. Je mettrai la pression, jusqu’à ce que Macky Sall quitte le pouvoir". "Si on n’avait pas emprisonné certaines personnes, on ne me verrait pas descendre sur le terrain. Mais, aujourd’hui, on restreint les libertés des Sénégalais, pour avoir un second mandat. Macky qui accuse Karim de voleur, alors que son frère est le plus grand voleur", a fulminé Me Wade, en présence, entre autres, d’Oumar Sarr, Mamadou Diop "Decroix", de chefs religieux, de leaders de mouvements et de partis politiques.
A en croire nos interlocuteurs qui ont participé à cette rencontre, les libéraux et leurs alliés vont revenir à la charge sur l’affaire Arcelor Mittal avec des preuves. "Nous avons le procès-verbal du Conseil d’administration d’Arcelor Mittal et le protocole qui lie Arcelor et le régime de Macky Sall, contrairement à ce que le ministre des Finances raconte", expliquent des membres du Fpdr. Avant d’ajouter : "Le Front a porté plainte à Paris et aux Etats-Unis, et Macky a été saisi par les Américains pour qu’il s’explique sur l’affaire. C’est pourquoi Wade lui a donné un ultimatum de 72 heures après la Francophonie. Nous avons les procès-verbaux signés par le Conseil d’administration d’Arcelor Mittal".
"Macky accuse Karim de voleur alors que son frère est le plus grand voleur"
"Petrotim est une société anonyme, unipersonnelle, dont Aliou Sall est l’administrateur général délégué et actionnaire unique. Les deux sièges de sa société se trouvent, respectivement, aux îles Caïmans et à Fann Résidence".
Revenant à la charge, Me Wade dira : "Ma demande pour organiser des élections anticipées demeure plus que jamais une exigence de l’heure, et j’irai jusqu’au bout. 72 heures après le Sommet de la Francophonie, nous allons dérouler notre stratégie. Je ne ferai jamais de coup d’Etat, mais c’est le peuple qui fera partir Macky Sall".