Washington enquête sur un possible piratage de données de Michelle Obama
WASHINGTON, 12 mars 2013 (AFP) - Michelle Obama, Beyoncé ou Mel Gibson... les autorités américaines ont ouvert une enquête mardi après la publication par un site Internet de données personnelles censées appartenir à des figures de la politique américaine et à des célébrités.
"Nous avons ouvert une enquête, mais nous ne commenterons pas davantage car l'enquête est en cours", a déclaré à l'AFP Max Milien, un porte-parole du Secret Service, l'unité de police en charge de la protection de l'exécutif américain et de leur famille.
Le FBI a lui aussi ouvert une enquête, selon une porte-parole qui s'est toutefois refusée à tout commentaire sur l'authenticité des données.
Le site incriminé affirme publier des "dossiers secrets" sur ces personnalités américaines couvrant un spectre très large, du vice-président Joe Biden au ministre de la Justice Eric Holder en passant par l'ancien catcheur Hulk Hogan ou la starlette Paris Hilton.
Au total, dix-huit personnalités ont été ciblées par ce site. La liste inclut également l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton, le directeur du FBI Robert Mueller, le milliardaire Donald Trump ou le comédien Ashton Kutcher.
"Si vous croyez que Dieu fait des miracles, vous devriez vous demander si Satan ne peut pas lui aussi faire de très grandes choses", peut-on lire sur le site, une phrase tirée de la série américaine "Dexter" où un médecin-légiste se mue en tueur en série.
La photo d'une jeune fille l'index posé sur la bouche et les yeux abondamment cerclés de noir barre la page d'accueil de ce site dont le nom de domaine (.su) renvoie à celui utilisé par la défunte Union soviétique.
La rubrique concernant la First Lady, Michelle Obama, est une des plus étoffées. Le site publie ce qui pourrait être son numéro de sécurité sociale --donnée très sensible aux Etats-Unis--, ses numéros de téléphone et renvoie vers ce qui est présenté comme l'historique de ses crédits bancaires recensée par la société TransUnion.
Certains des achats effectués par la Première dame américaine avec des cartes de crédit étaient ainsi consultables.
Contactée par l'AFP, la société TransUnion a affirmé que ses systèmes n'avaient été "en aucune façon piratés" mais a ajouté que des informations confidentielles avaient pu être illégalement consultées par des personnes qui disposaient de codes d'indentification.
"Nous menons notre propre enquête interne et nous travaillons étroitement avec les forces de l'ordre", a déclaré un porte-parole de TransUnion.
La société Equifax, dont certaines données apparaissent elles aussi sur le site pirate, a confirmé que quatre rapport d'activités de crédit de ses clients avaient été "frauduleusement" consultés.
"Notre enquête préliminaire montre que les malfaiteurs avaient les identifiants des individus dont les fichiers ont été consultés", a précisé un porte-parole de l'entreprise.
Aux alentours de 20H00 GMT, le site incriminé était toujours en ligne même si certaines de ses pages renvoyaient désormais à un message d'erreur.
A la même heure, le nombre de ses visiteurs avait grimpé à plus de 230.000, soit 100.000 de plus que quatre heures auparavant, selon un décompte publié par le site.
Cette affaire survient alors que de nombreuses sociétés informatiques américaines (Apple, Microsoft...) ont été récemment victimes de hackers, renforçant les craintes concernant les cyberattaques.
Avec la Corée du Nord, les attaques informatiques constituent les menaces les plus précises contre les Etats-Unis, selon le rapport annuel présenté mardi par le chef du renseignement américain au Congrès.