WENGER ROULE EN STOCK-CAR

La route en Premier League est toujours cabossée et heurtée pour Arsène Wenger: Arsenal a encore froissé de la tôle avec un revers contre Stoke (3-2), laissant les Gunners au pied d'un podium dont ils auraient pu se rapprocher.

Toujours de la casse contre Stoke City

Arsenal n'a que des mauvais souvenirs contre Stoke City. En février 2010, le défenseur des Potters Ryan Shawcross avait cassé une jambe, sur un terrible tacle, du Gunner Aaron Ramsey. Plus récemment, en mars de cette année, le milieu de Stoke, Charlie Adam, avait écopé de trois matches de suspension pour s'être essuyé les crampons sur Olivier Giroud, à terre.

Samedi, il n'y a pas eu de mauvais coup, mais les fans des Potters ont chanté à l'adresse d'Arsène Wenger, assis sur son banc: "Il a peur de se lever". Le public de Stoke est connu pour la fameuse "Wenger dance", dans laquelle l'Alsacien est moqué par des mouvements de bras désarticulé, imitation surjouée de sa gestuelle.

Sur le terrain du Britannia Stadium, Arsenal a passé un sale après-midi, mené 3 à 0 à la mi-temps, après une ouverture du score éclair de Peter Crouch au bout de 19 secondes.

Le moteur hoquette au mauvais moment

Arsenal, qui restait sur trois succès consécutifs, toutes compétitions confondues, avait l'occasion de se rapprocher du podium. Las. Et les Gunners pointent même à 13 points derrière le leader Chelsea. Ce revers contre Stoke tombe mal pour Wenger, qui crispe les fans londoniens cette saison.

Le 29 novembre, une banderole "Arsène, merci pour les souvenirs mais il est temps de dire au revoir", avait déjà surgi avant le match remporté contre West Bromwich (1-0).

Le coach français n'a pas à craindre dans l'immédiat pour son poste. Arsenal est déjà qualifié pour les 8e de finale de la Ligue des champions, sans attendre la dernière journée de poules les 9 et 10 décembre. C'est en fin de saison que les actionnaires feront les comptes: à ce moment là, Arsenal devra être qualifié pour la Ligue des champions (à partir de la 4e place).

D'ici là, Wenger, qui en a vu d'autres, peut gérer la pression. Rien à voir d'ailleurs avec celle subie par l'ancien coach de Manchester United, dont le départ avait été réclamé par une banderole tractée par un avion dans le ciel d'Old Trafford ("Mauvais choix - Moyes dehors", "Wrong One - Moyes Out").

Effectif en pièces détachées

Wenger doit, une fois de plus, bricoler un effectif en gérant les blessures. Et on ne parle même pas d'Abou Diaby. Pour le match de Stoke, le technicien avait dû se passer de Nacho Monreal ou encore de Mathieu Debuchy. Et il avait choisi de laisser Laurent Koscielny, qui reprend après une longue convalescence, sur le banc. En l'absence du défenseur des Bleus, la charnière centrale a grincé, avec Per Mertesacker complètement dépassé et Calum Chambers, 19 ans, inexpérimenté, qui a fini par être exclu. Hector Bellerin, lui aussi 19 ans, a aussi souffert sur le flanc de la défense londonienne.

Les fans des Gunners n'ont plus qu'à se consoler avec leurs albums d'un passé glorieux. Un certain dimanche 7 décembre 1996, Patrick Vieira marquait son premier but pour Arsenal. Les supporters les plus nostalgiques auraient rêvé d'une dernière pige de Thierry Henry, comme il l'avait fait à l'hiver 2012. Mais "Titi", qui réfléchit à la suite de sa carrière après avoir tourné la page de New-York, affiche 37 ans. Et la Premier League est toujours le championnat européen le plus physique.