WESTERN ENTRE MINISTRES DES FINANCES
Ces derniers jours le public sénégalais a été spectateur d’un navet concocté par deux apprentis acteurs. Le premier, Mamadou Loum, veut être un politicien, maquillé en intellectuel indépendant. Le second, Amadou Bâ, veut être un As de la communication
Depuis quelques jours, nous assistons à un tir groupé de certaines personnalités sur la gestion de nos finances publiques et sur la personne qui en assume les fonctions présentement, en l’occurrence M. Amadou Bâ. Ces événements me poussent à faire ces commentaires suivants.
En effet M. Mamadou Loum a dézingué sur notre situation économique de 2000 à nos jours en pointant du doigt les détournements et le manque d’efficacité pour faire face ! Aussi, il émet des doutes sur les chances de réussite du Pse cher au Président Macky Sall.
Ainsi, sur ce point, M. Loum n’a pas été tendre avec M. Bâ qu’il accuse de ne pas allouer nos maigres finances publiques dans les secteurs prioritaires et suivant une bonne répartition des zones géographiques qui doivent en bénéficier.
Cette réflexion de M. Loum m’interpelle à trois niveaux.
D’une part ses déclarations mettent en exergue des ambitions toujours cachées de présidentiable de cet individu.
Si cette légitimité ne se pose pas à mon niveau, c’est le manque de courage politique que je déplore.
En effet, M. Mamadou Loum n’a jamais eu le courage d’occuper ou de réclamer une fonction politique qui lui permettrait valablement d’être au-devant des luttes de 2000 à nos jours. Mais il préfère prendre des raccourcis, c’est le cas des Assises nationales, ou bien animer des conférences, ce qui est le cas aujourd’hui. Qu’est-ce qui empêche M. Loum de tenir une conférence de presse, ou d’aller sur les plateaux de télé pour «dire ce qu’il pense, ou ce qu’il veut».
D’autre part nous attendons de sa part qu’il nous donne les solutions pour remédier à ce fléau de détournement des deniers publics. Mais il a préféré l’exposer en prenant en référence de 2000 à nos jours. Nous lui rappelons que tous les régimes ont leurs scandales, celui des Socialistes avec le compte «K2», le régime libéral avec les rapports Ige et celui de Macky Sall avec les licences de pêches et d’exploitation pétrolières. J’en tire la conclusion du niveau de complexité du rapport entre notre élite et l’argent, par conséquence, les sociologues, les corps de contrôle de l’Etat, les anthropologues et la société civile sont interpellés.
Enfin M. Mamadou Lamine Loum, c’est un manque de respect. Vous restez deux ans après le lancement du Pse pour nous faire part de votre scepticisme quant aux chances de réussite de ce Plan. Il vous a fallu trois années pour faire ce diagnostic et aboutir à cette conclusion, cela montre que vos préoccupations étaient ailleurs. En ce qui concerne l’actuel ministre des Finances, je lui conseille très sérieusement de méditer sur les déclarations du Doyen Kassé.
Car depuis son avènement à la tête de ce ministère, M. Bâ nous gave de statistiques, jusqu’à créer chez nous une overdose. En effet, la discrétion, M. Bâ ne connaît pas. Pour preuve, beaucoup de Sénégalais sont au courant maintenant qu’il existe une guerre larvée entre les deux clés de voûte de notre système financier et budgétaire ; les administrations fiscale et douanière.
Pourtant face à cette situation, son rôle est de prendre des sanctions si la bonne gestion des finances publiques est en jeu ; c’est aussi simple que ça ; mais lui, il a choisi la méthode folklore. Je lui rappelle un proverbe Wolof qui dit «Xaliss beugoul thiow» (l’argent ne rime pas avec bavardage).
En plus, il nous annonce que les recettes engrangées pour le premier semestre 2015 se chiffrent à 800 milliards. Mais M. le ministre, la rigueur de comptable public vous oblige à nous entretenir sur les composantes de cette manne. Si c’est l’économie sénégalaise qui commence à voir le bout du tunnel ; ou bien si c’est des recettes exceptionnelles ?
Vous savez qu’en économie ce n’est pas le stock qui est important mais l’analyse des variations.
Dès lors comment ces recettes ont progressé d’une année à une autre ? Hélas, M. Bâ, comme le rappelle Professeur Kassé, il est le ministre des médias. La réponse à M. Loum en est une illustration parfaite. Il répond aux attaques de M. Loum en nous balançant des chiffres sur des taux de croissance, le niveau de la dette, qui sans aucune prétention n’intéressent pas la majorité des Sénégalais aux situations quotidiennes très difficiles.
Au total, ces derniers jours le public sénégalais a été spectateur d’un navet concocté par deux apprentis acteurs. Le premier, c’est M. Mamadou Loum qui veut être un politicien, maquillé en intellectuel indépendant et rigoureux.
Le second c’est M. Amadou Bâ qui veut être un as de la communication, et qui ne maîtrise pas les textes de son scénario. Ce film que vous jouez ne nous intéresse pas, mais c’est l’amélioration de notre situation quotidienne qui nous préoccupe et doit vous préoccuper. Tel est l’enjeu de ce que les Sénégalais attendent de vous.