YOUSSOU TOURÉ VEUT PLUS DE MOYENS
VALORISATION ET INTRODUCTION DES LANGUES NATIONALES À L’ÉCOLE
a l’instar des autres pays du monde, le Sénégal a célébré samedi dernier la Journée internationale de la langue maternelle. Occasion saisie par le secrétaire d’Etat chargé de l’alphabétisation et des langues nationales pour lancer un appel aux autorités afin que nos langues soient introduites à l’école. Youssou Touré a également plaidé pour l’augmentation du budget de son département.
Le développent du Sénégal passe nécessairement par la valorisation et l’utilisation de nos langues nationales. C’est en substance ce qu’a déclaré le secrétaire d’Etat chargé de l’Alphabétisation et des langues nationales. Youssou Touré, qui présidait samedi la cérémonie dédiée à la Journée internationale de la langue maternelle, a soutenu qu’un pays ne peut pas se développer avec une langue étrangère.
Ainsi M. Touré a plaidé pour l’introduction des langues nationales dans les écoles. «Il faut qu’on prenne le taureau par les cornes, il faut oser innover et avancer, on a perdu beaucoup de temps. Il y a eu plus de 22 langues qui ont été codifiées, il faut que la volonté politique suive. Le président de la République a donné des instructions fermes pour que ce secteur soit correctement pris en charge», a-t-il fait savoir.
Selon lui, il ne s’agit plus de faire des discours mais de joindre l’acte à la parole pour faire de nos langues de véritables outils de développement.
Par ailleurs, il a profité de cette occasion pour déplorer l’insuffisance de moyens à laquelle fait face son département pour atteindre ses objectifs. D’après Youssou Touré, «tous les départements ministériels se valent». Par conséquent, dit-il, il faudrait veiller à augmenter le budget destiné au secteur de l’Alphabétisation et des langues nationales.
«On ne peut pas aussi continuer à fonctionner comme un sous-secteur, il faudrait qu’on nous appuie et je pense que le Président est en phase avec nous. Il faut que les langues nationales soient valorisées, il ne s’agit pas seulement de les codifier et de les ranger dans les tiroirs», a-t-il indiqué.
De l’avis du secrétaire d’Etat chargé de l’Alphabétisation, pour que les politiques menées par les pouvoirs publics aient un impact, il faut que les populations en soient imprégnées. «Ce qui est parfois difficile puisque les informations sont la plupart du temps données en français alors que plus de la moitié de la population est analphabète.
Il faut qu’on soit conscient que tant les populations ne se retrouvent pas dans ce qui se fait par les pouvoirs publics, elles ne pourront pas suivre. Même le communiqué du Conseil des ministres devrait être traduit dans nos langues, il faut qu’on donne à nos langues la place qu’elles méritent», a-t-il dit.
Pour rappel, l’Unesco a toujours soutenu que «l’éducation dans une langue appropriée est fondamentale afin de permettre aux apprenants de bénéficier d’une éducation de qualité, d’un apprentissage tout au long de la vie, et d’avoir accès à l’information».
Selon cette structure des Nations-Unies, «cela peut se réaliser si l’approche de l’enseignement favorise l’utilisation d’au moins 3 langues dont l’une devrait être la langue maternelle ou la langue première». D’où la nécessité d’offrir un cadre organisé de rencontres, d’échanges et de partage d’expériences sur la question de la langue d’enseignement, du multilinguisme à l’école et des bonnes pratiques développées en ce sens.