ZIMBABWE: ENQUETE VISANT UN TENOR DU PARTI PRESIDENTIEL SOUPÇONNE DE CORRUPTION

HARARE, 20 sept 2013 (AFP) - La police zimbabwéenne a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête à l'encontre d'un dirigeant du parti présidentiel, soupçonné d'avoir tenté de soutirer six millions de dollars à un investisseur ghanéen ayant pris une participation dans une mine publique de diamants.
"Cette affaire de corruption alléguée contre M. Godwills Masimirembwa reçoit toute notre attention et des investigations préliminaires sont en cours", a déclaré une porte-parole de la police Charity Charamba dans un communiqué.
M. Masimirembwa, ex-président du conseil d'administration de la compagnie minière publique Zimbabwe Mining Development Corporation (ZMDC), est visé par une plainte déposée par Manson Mnaba, président de Gye Nyame Resources, la société ghanéenne entrée à hauteur de 30% au capital de ZMDC.
Lorsque l'entreprise ouest-africaine a voulu importer son matériel au Zimbabwe, M. Masimirembwa aurait réclamé de l'argent, arguant de réglementations locales qui n'auraient pas été respectées et menaçant de faire arrêter des employés de l'entreprise.
M. Masimirembwa, ancien avocat, a démissionné de ZMDC avant les élections générales de juillet pour se présenter à la députation sous les couleurs de la Zanu-PF, le parti du président Robert Mugabe. Il a été battu par un candidat d'opposition.
Lors de l'ouverture de la session parlementaire cette semaine, M. Mugabe avait annoncé l'intention de son nouveau gouvernement d'"appliquer la tolérance zéro au fléau de la corruption".
Agé de 89 ans, il est au pouvoir depuis l'indépendance en 1980. Très riche en ressources naturelles, son pays souffre d'une pratique des affaires entravée par la corruption et d'un manque de transparence au niveau de l'attribution des droits miniers ainsi que de la répartition et de l'utilisation des recettes minières, selon des organisations de défense des droits de l'Homme, qui soupçonnent le régime de détourner une partie des recettes du diamants à des fins privées.