"ZONES D’OMBRE DANS L’AFFAIRE MITTAL"
MAMADOU LAMINE DIALLO, LEADER DE "TEKKI"
En visite à Touba, hier, pour les besoins du «Magal», le leader du mouvement «Tekki» n’a pas été tendre avec le régime, bien qu'étant allié du Président Sall. Mamadou Lamine Diallo qui a été reçu par Serigne Bass Abdou Khadre s’est également prononcé sur les affaires Arcelor Mittal et Petro Tim.
Quel commentaire faites-vous du débat sur les affaires Mittal et Petro Tim ?
S’agissant de Arcelor Mittal et de Petro Tim, moi-même je suis un ingénieur des mines. J’ai fait l’école des ingénieurs de Paris, et j’ai travaillé au charbonnage de France. Donc, je sais comment ça marche, aussi bien dans l’industrie minière, que dans l’industrie pétrolière. A ce stade-ci, j’ai bien écouté l’ancien président de la République, et les réponses du gouvernement. Je dois dire que il y a encore des zones d’ombre. Il y a également des choses à clarifier dans cette affaire-là.
Pouvez-vous être plus explicite ?
D’abord, il nous faut comprendre comment Arcelor Mittal est venu dans cette affaire pour prendre la place de Koumba. Quels étaient les engagements d’Arcelor Mital ? Pour ces engagements, qu’est-ce qui a été fait et qu’est-ce qui n’a pas été fait ? Pourquoi, à un moment donné, le gouvernement du Sénégal n’a pas accepté l’offre de l’Espagne de construire un chemin de fer par exemple ? Maintenant, quand on est allé en justice, en septembre 2012, le tribunal de Paris a, effectivement, demandé à ce qu’on restitue le permis pour la concession au gouvernement du Sénégal. Le décret a été pris après. A partir de ce moment-là, pourquoi le gouvernement du Sénégal s’est précipité pour trouver un accord à l’amiable avec Arcelor Mittal ? Ce point-là mérité également d’être clarifié.
Comment appréciez-vous l’Assemblée nationale sénégalaise, dont vous êtes membre?
C’est vrai qu'aujourd‘hui nous sommes dans le groupe «Bby», mais nous ne sommes pas satisfaits du fonctionnement de l’Assemblée nationale, nous ne sommes pas satisfaits du fonctionnement de notre groupe parlementaire. Il faut être clair. Nous l’avons dit depuis deux ans. Il n’y a pas de rupture. L’Assemblée nationale, le lieu d’impulsion de la vie politique, c’est ça que nous avons signé dans la charte de gouvernance démocratique. Et moi, je tiens à ma signature. Malheureusement, ce n’est pas le cas. L'Assemblée nationale reste toujours le prolongement du Palais, comme disait l’autre.