16 MILLIARDS CFA POUR RÉHABILITER L'ARCHITECTURE SAINT-LOUISIENNE
Le président français en a fait la promesse, sur la place Faidherbe ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (AOF), où il était arrivé samedi matin pour la dernière étape de sa visite officielle entamée jeudi soir au Sénégal
La France va injecter plus de 16 milliards de francs CFA, soit 25 millions d’euros, dans la restauration du patrimoine architectural de la ville de Saint-Louis, caractérisé par une dégradation faisant courir à la capitale nord du Sénégal le risque d’être déclassée de la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, a annoncé, samedi, le président français Emmanuel Macron.
Le président français en a fait la promesse, sur la place Faidherbe de Saint-Louis, ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (AOF), où il était arrivé samedi matin pour la dernière étape de sa visite officielle entamée jeudi soir au Sénégal.
"Saint-Louis, c’est aussi un lieu d’histoire symbolique, notre histoire partagée, votre richesse, votre trésor", a lancé Emmnanuel Macron à l’endroit des populations venues l’accueillir, en compagnie de son homologue sénégalais Macky Sall.
"Saint-Louis, c’est le meilleur de l’Afrique et de la France réunis", a fait valoir M. Macron, insistant sur le "riche et unique patrimoine culturel et architectural" de la capitale nord du Sénégal.
Il a cité le pont Faidherbe et la cathédrale de Saint-Louis parmi les infrastructures à réhabiliter, avant de louer "la bonne entente" entre religions sur le territoire saint-louisien, une réalité selon lui symbolisée par la présence d’une mosquée dotée d’une cloche.
Selon lui, "face à la montée du djihadisme, ce fait constitue une réponse pertinente et montre à quel point les populations saint-louisiennes sont tolérantes".
Le président français s’est aussi engagé à appuyer la lutte contre l’érosion marine à Saint-Louis, affirmant que "l’accueil chaleureux" des populations est le signe d’une "manifestation de leur attente’’ sur cette question en particulier.
"J’avais promis de venir et j’ai constaté mais au-delà, notre responsabilité est d’agir", a dit M. Macron s’adressant notamment au maire de Saint-Louis Mansour Faye. Il a dit avoir été "saisi directement" par l’édile sur cette question.
Se disant "très touché" par la forte mobilisation des populations saint-louisiennes surtout celles de Guet-Ndar, un quartier de pêcheurs, ce qui témoigne selon lui de "leur forte attente".
L’avancée de la mer est devenue, depuis l’ouverture d’une brèche en 2003, une préoccupation quotidienne pour les populations riveraines de la langue de Barbarie, une bande de terre en forme de langue tendue entre l’océan Atlantique et le fleuve Sénégal.
L’ouverture d’une brèche de 100 mètres de long sur quatre mètres de large sur cette mince bande de terre avait été réalisée en 2003, après l’annonce d’une importante crue du fleuve Sénégal.
La brèche s’est depuis élargie en amont vers l’ancienne embouchure à une vitesse inattendue pour atteindre 19 kilomètres à cause de la pression combinée des eaux du fleuve et de la mer.
"Je suis venu pour voir aussi pour vous dire que dans le droit fil de cette histoire commune, la France va investir pour aider à vous protéger", a déclaré le président français, promettant de "tout faire" dans ce sens.
"Nous avons vu l’érosion côtière, la peur, les murs qui tombent, l’activité économique détruite", a témoigné Emmanuel Macron, qui a promis de "relever ce défi face à ce que certains veulent nier, en l’occurrence le changement climatique’’.
Il a annoncé "le démarrage à partir de ce jour du plan d’urgence" pour contrer ce problème, précisant qu’avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD), "tout le long du territoire" concerné, des rochers seront installés pour protéger le littoral.
S’y ajoute que l’AFD "va s’intéresser au sort de ceux qui ont perdu leur emploi’’ oui qui doivent être relogés, a promis le président français, avant de s’engager à accompagner "tout projet développé" par le Sénégal pour lutter contre cette érosion.
Il affirme que cette perspective correspond à "un changement de paradigme’’ de la coopération française suivant lequel Paris vient plutôt en appoint à des projets déjà mis en place par les populations bénéficiaires elles-mêmes.