ABDOULAYE MAMADOU GUISSE DENONCE LA GESTION EN COURS À LA SODAV
Il dénonce une «gestion parrainée par Youssou Ndour» et un conflit entre les intérêts de Ngoné Ndour et de la structure
Le président de l’Observatoire de la musique et des arts du Sénégal (Omart) tire sur la gestion de la Sodav. Il dénonce une «gestion parrainée par Youssou Ndour» et un conflit entre les intérêts de Ngoné Ndour et de la Sodav. Selon Abdoulaye Mamadou Guissé, «la plupart des festivals et activités culturelles soutenus financièrement par la Sodav sont organisés par des membres du Conseil d’administration».
Il y a, à la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), une gestion nébuleuse sur fond de conflit d’intérêts avec la présidente du Conseil d’administration Ngoné Ndour qui favoriserait Prince art, le label de la famille Ndour. C’est ce qu’il faut retenir de la déclaration du président de l’Observatoire de la musique et des arts du Sénégal (Omart). «Depuis 2016, existence légale de la Sodav, aucun ayant droit, aucun sociétaire n’a sa carte de membre. Quelle catastrophe ! Comment peut-on savoir le nombre de membres de la Sodav ? Combien reçoivent leur droit d’auteur ou droits voisins, leurs redevances ? Personne ne sait. C’est ça la gestion nébuleuse. La plupart des festivals et activités culturelles soutenus financièrement par la Sodav sont organisés par des membres du Conseil d’administration. Et la plupart des ayants droit qui organisent leurs activités sont ignorés.
Un Conseiller spécial du président de la République est subventionné par la Sodav. Je me mettrai à la disposition de la commission permanente de contrôle», a dit Abdoulaye Mamadou Guissé dans une tribune qui se veut une réponse à la sortie du Conseil d’administration de la Sodav il y a quelques jours. Une tribune qui ne s’est pas privée d’attaquer la présidente du Conseil d’administration ainsi que le directeur gérant. «Ngoné Ndour est au four et au moulin, éclipsant Aly Bathily, un directeur gérant mou, un faire-valoir indigne d’un juriste, parachuté au détriment d’un appel d’offres qui avait retenu comme directeur gérant Bouna Manel Fall», lit-on dans le document.
Etayant ses accusations, le président de l’Omart explique que «Youssou Ndour parraine la gestion orientée et nébuleuse de la Sodav (…) A qui appartient l’immeuble à la Cité Keur Gorgui qui abrite l’annexe de la Sodav loué à un montant exagéré sans l’avis des artistes ayant droit ?» L’ancien directeur de la Sodav, Bouna Manel Fall, a également réagi à la conférence de presse du Conseil d’administration de la structure. Il dénonce ainsi une «velléité de privatisation de la gestion des droits d’auteur par la mise en avant du statut privé de la société». Lors de la réunion du Conseil des ministres du 14 octobre dernier, le Président Macky Sall avait ordonné la mise sur pied de la Commission de contrôle des sociétés de gestion collective.
La Sodav a répondu favorablement. «La Sodav se réjouit ainsi de la mise en place de cette Com - mission de contrôle qu’elle n’a cessé de réclamer et qui est une exigence de l’article 124 de la loi 2008-09 sur le droit d’auteur et les droits voisins. Sa mise en place n’incombait point à la Sodav et son fonctionnement et organisation sont fixés par décret. Les membres de cette commission sont indiqués et désignés par la loi 2008-09 et seront nommés par un acte réglementaire. Cette commission va produire des rapports qui vont permettre de vulgariser tous les efforts fournis par la Sodav depuis son avènement pour le bien-être de la communauté artistique.
La Sodav assure sa disponibilité à prêter une franche et loyale collaboration à la Commission permanente de contrôle pour lui permettre d’exécuter sa mission dans les meilleures conditions», avait répondu la société. Resté jusque-là en retrait de la polémique, le ministre de la Culture et de la communication Abdoulaye Diop a convoqué une rencontre avec les organisations professionnelles ce mercredi 28 octobre à la Maison de la presse. L’objectif de cette rencontre étant de procéder à la mise en place fonctionnelle de la Commission permanente de contrôle