CASAMANCE, CONTE-MOI LE PASSÉ ÉCRIVONS L’AVENIR
Casamance, qui êtes-vous ?
Je suis belle, verte, ouverte et fascinante.
Est-ce une énigme ? Non, je suis le Kasa de Mansa. C’est de l’histoire !
Etes-vous le mystère des mystères ?
Le rite qui se referme sur lui-même ?
Oui, Kasa de Mansa. Moi je viens du Nord, de l’Est, du Centre et de l’Ouest, qui est le Sud ?
Je suis le Sud, si loin et tout près. Et Vous ?
Le bâtiment à hauteur humaine, c’est moi, au centre de Dakar, sur les hauteurs immatérielles. Je touche les nuages qui glissent et roulent sur mes toits. Je suis le Grand Théâtre national, porteur d’idées et de concepts, bâtisseur de rêves et de visions.
Je suis le Grand Théâtre national, assis sur les toits du Sénégal, de tout le Sénégal. Je suis la parole de ceux qui n’ont jamais parlé.
Je suis le relais des cultures, le transmetteur des voix enfouies dans les cendres de l’oubli. Ecoutez, Casamance, qui êtes- vous ?
Je ...... Non, ne pleurez pas, séchez-vos larmes. Ne me faites pas pleurer, donnez-moi la main. Lissons nos ailes et voltigeons ensemble au-dessus des eaux paisibles du fleuve Gambie.
Voltigeons, ma sœur, prenons de la hauteur. Pourquoi de la hauteur ? Sommes-nous aussi près du sol ?
Prenons de la hauteur sans voler si haut. Ne côtoyons pas le sol au risque de nous y enfoncer, de nous embourber dans la vase et de nous y empêtrer.
Je vous comprends mon frère, allégeons nos ailes des contingences terrestres, des intérêts inavoués, des querelles de chapelle indignes de fratrie dont les membres sont liés par le sang, des liens insondables.
Aucun écart de comportement, aucune crise, aucun conflit, aucune guerre ne peut venir à bout de liens aussi forts qui me lient au reste du Sénégal.
Restons fidèles à la nature de ces liens. Ne déracinons pas le manguier, laissons le grandir et porter ses fruits.
Casamance, conte-moi le passé !
Oui, sur le dôme du Grand Théâtre national, sur ses esplanades, dans ses salles, cours et arrière-cours, partout où je respirerai un souffle de vie, dans ce temple géant de la culture, je te conterai mon passé.
Et de ce passé, assis sur le toit du Sénégal, nous écrirons l’avenir. Ensemble.
Oui nous écrirons l’avenir. Tout ensemble !