VIDEOMULTIPLE PHOTOSCHEIKH LÔ SUR LE TOIT DU MONDE
World music exposition (Womex)
C'est un podium que ne peuvent arpenter que les plus grands artistes au monde. Devant un jury de spécialistes, de musicologues reconnus, Cheikh Ndigël Lô a été choisi parmi plus de 200 artistes engagés dans la prestigieuse compétition du World music exposition (Womex), qui est le salon mondial de la musique.
C'est à Budapest, capitale de la Hongrie où ce Prix a été octroyé avant-hier samedi, que Cheikh Lô a prononcé un discours devant une foule de connaisseurs. "Je remercie mon maître spirituel, Borom ndigël, je rends grâce à Dieu, je m'incline devant tous ceux comme moi sont dans la création." Le musicien sénégalais né au Burkina Faso a rendu un hommage vibrant au Volta Jazz où il s'est fait en tant qu'artiste dès 1975. Cheikh Lô est né à Bobo-Dioulasso, un village du Burkina Faso situé sur le chemin de fer entre Abidjan et Ouagadougou.
"Le chanteur à la voix saccadée" a aussi fait un clin à Youssou Ndour avec qui il s'est produit en 1995. Si les relations entre les deux musiciens n'ont pas été tendres, il reste que leur collaboration artistique a été fructueuse. Le Prix en question est aussi le résultat du choix de 500 stations FM et télévisions diffusant de la World music. "Plusieurs groupes d'Amérique et d'Europe s'"attendaient à être choisis", note-t-on.
Cheikh Ndigël Lô a dédié cette consécration au peuple sénégalais, au Président Macky Sall, au gouvernement, à l'opposition, à la société civile et à tous ceux qui ne se retrouvent dans rien.
Il faut du reste remarquer que si les promoteurs, producteurs, mécènes du monde étaient présents en nombre, les autorités sénégalaises, surtout celles qui ont en charge la Culture, étaient absentes. Mais Cheikh Lô n'en fait pas un problème. Même s'il a tout récemment rencontré le ministre de la Culture qui était accompagné d'Abdoulaye Coundoul, un de ses plus proches collaborateurs, à qui il avait demandé, devant Cheikh Lô, de le représenter à Budapest. Mais au finish, il n'y avait personne, semble regretter l'artiste, alors que l'événement était grandiose.
Né en 1955 à Bobo Dioulasso au Burkina Faso, de parents sénégalais, Lô s'installe au Sénégal en 1978 et participe à différentes formations de mbalax. En 1985, il joue de la guitare avec de nombreux groupes de Côte d'Ivoire ou bien français, ce qui lui donne la possibilité d'enregistrer quelques morceaux à Paris en 1987. Lorsque son groupe se sépare, il reste à Paris. Tout en jouant avec d'autres, il développe ses propres sons, décrits comme un mélange de mbalax et de reggae avec des influences sukuss. Il est alors remarqué et produit par le producteur sénégalais Ibrahima Sylla avec qui il va faire trois albums.
En 2008, il enregistre la chanson I Still Haven't Found What I'm Looking For du groupe rock U2 disponible sur l'album In The Name Of Love : Africa Celebrates U2, sorti en avril 2008.
C'est du reste avec son dernier album "balbalou" que Cheikh Lô vient de gagner le prix de la world music expo qui lui a été décerné hier. Badou Bèye, l'ancien gérant du Just for you, lobbyiste culturel, a été l'un des rares Sénégalais à être présents sur les lieux au moment où Cheikh Lô se faisait décorer…