"LE REGIME EST EN TRAIN DE REPRODUIRE L’ARROGANCE DES GENS DU PDS"
Didier Awadi a marqué son opposition à la loi sur le parrainage et invité Macky Sall et son régime à privilégier le dialogue avec les acteurs politiques du pays
L’auteur-compositeur Didier Awadi a lancé hier son nouvel album intitulé «Made in Africa». Composé de 23 titres, cet album évoque la situation du continent africain, s’interroge sur la marche du monde et revient sur les nouvelles mutations. par ailleurs, le célèbre rappeur a marqué son opposition à la loi sur le parrainage et invité Macky Sall et son régime à privilégier le dialogue avec les acteurs politiques du pays au lieu de faire preuve d’arrogance.
La séance d’écoute du nouvel album du rappeur Didier Awadi a réuni les amis de l’artiste, ses parents ainsi que ses collègues. Intitulé «Made in Africa», cette production comprend 23 titres parmi lesquels : «L’art, Bamako Blues, Made in Africa, Japp Ci, Tieupeuna, Ndaanane, Djambar».
Mettant l’accent sur la marche du continent africain, «Made in Africa», selon son géniteur, est «l’aboutissement d’un vrai travail de recherche et de questionnement, sur la situation de l’Afrique, l’état du monde, et de toutes les nouvelles mutations, les nouveaux enjeux sécuritaires et géopolitiques». Cet album constitue également pour le fondateur de Pbs l’occasion d’un repositionnement personnel par rapport à l’évolution de la musique dite urbaine africaine et sa place dans le nouvel environnement digital.
De grosses pointures telles que Alpha Blondy, Ismaila Lo, Vieux Farka Touré, Sizzla le Jamaïcain, Mary Ndiaye ont participé à cette œuvre musicale. «Made in Africa» est un classique qui va parler à toutes les générations. Les thèmes sont diversifiés. Ils vont du social, à la politique et à l’amour. «Il y a également des morceaux comme «Manipulation» et «Impertinent» qui parlent de questions politiques. Evoquant justement la situation politique nationale, le rappeur, l’artiste a déploré le forcing de la majorité parlementaire lors du vote de la loi sur le parrainage. «Je n’ai pas de point de vue par rapport au parrainage, mais j’estime qu’on ne peut pas imposer aux gens l’argument de la force. Je suis pour la force des arguments. Mais malheureusement, cette loi est passée avec les arguments de la force etje le déplore. Elle devait être le résultat d’un consensus, mais pas le passage en force comme cela a été le cas», tonne Didier Awadi. En ce qui concerne le front social qui connaît une certaine ébullition, le rappeur affiche son amertume. «On est en face d’une situation assez déplorable, car on sent que l’argent ne circule pas. Beaucoup de corporations ne sont pas heureuses.
Par conséquent, le gouvernement doit discuter aujourd’hui avec toutes les couches sociales, à savoir les partis politiques, la société civile. Les membres du gouvernement ne doivent pas adopter l’arrogance qu’on avait déplorée, dans le passé, chez les gens du Pds. Il y a beaucoup d’arrogance. Dans ce pays, on a l’impression que tout doit passer en force. Cela risque d’être préjudiciable au régime s’il ne se ressaisit pas à temps», pré- vient le patron du Studio Sankara qui s’émeut de la question d’injustice qui gangrène le pays. «Cela nous fait penser à Ngaka Blindé, notre frère qui est en prison, alors que d’autres ne le sont pas pour les mêmes infractions. La justice condamne certains et laissent d’autres parce qu’ils sont dans le bon camp», peste Didier Awadi.