L’ÉCRIVAIN FAIT SON COME-BACK EN FORMAT TRIMESTRIEL
10 ans après sa disparition du marché
La famille médiatique sénégalaise s’est agrandie de nouveau. Le magazine trimestriel, L’écrivain, a été lancé hier au Centre de recherche ouest africain (Warc). Ce fut l’occasion pour les initiateurs de définir la ligne éditoriale, le public cible et les objectifs de ce bulletin d’information qui revient sur le marché après 10 ans d’arrêt. La première (ré) édition spécialement dédiée à l’écrivain Aimé Césaire est une compilation de plusieurs articles d’universitaires et de journalistes, tout comme le sera certainement la prochaine, consacrée à Cheikh Anta Diop.
La page de couverture montre l’éminent homme des lettres et écrivain martiniquais : Aimé Césaire. A l’intérieur, on lit des poèmes de Césaire et d’autres signés par des écrivains. On y découvre aussi des articles de tous genres : portrait et interview faits par des journalistes ou des textes simplement écrits par des universitaires et passionnés de littérature.
Dans ce dernier lot notamment, on ne manque de remarquer certaines signatures. Celle du regretté Professeur Oumar Sankharé, Omar Ndao, Jacqueline Lemoine, Charles Camara et bien d’autres grandes figures qui ne sont plus de ce monde. Leurs signatures sont plus que captivantes.
Il faut noter que ce numéro hors série revisite tout un pan de l’histoire de la Négritude. Il sillonne les boulevards de la vie de l’écrivain engagé dans ses luttes pour la reconnaissance de l’homme, dans ses luttes anticoloniales. Ces articles parlent surtout de Césaire, de son œuvre, de ses actions qui coïncident parfaitement avec la vision que les initiateurs du magazine se sont assigné. Faire de L’écrivain «une mémoire» et le dédier au monde de la littéraire.
Un journal culturel, littéraire et éducatif
Né de la volonté de trois personnes, Elie Charles Moreau, administrateur général, Saër Ndiaye, directeur de la rédaction et Ahmadou Bamba Thiobane, rédacteur en chef, ce magazine sera entièrement consacré à la littérature. «Tous les numéros le seront», selon le directeur de rédaction, Saër Ndiaye. On y développera aussi «tous les genres littéraires, de la critique des œuvres en passant par l’annonce de la parution des œuvres à des interviews avec les écrivains.
Rien ne passera sous les mailles de L’écrivain», avise M. Ndiaye. «Ce magazine est ouvert à la littérature et à tout ce qui tourne autour de la littérature», insiste-t-il, ajoutant que L’écrivain entend surtout faire avancer les choses dans le monde de la littérature. En quoi faisant ? En impulsant une critique riche et objective et faire connaître les écrivains.
Aussi, invite-t-il les jeunes écrivains à en faire un outil de travail. «Je ne vois pas ce document emballer du tiaaf dans la rue», dira le directeur de rédaction. Bien au contraire, Ahmadou Bamba Thiobane, le rédacteur en chef du magazine, par ailleurs conseiller pédagogique, compte en faire un usage scolaire.
La principale cible de L’écrivain est le public scolaire et universitaire. Mais une telle revue peut-elle aider les écrivains ? «Il y en a beaucoup qui ont des choses à dire et des mots pour le dire», mentionne-t-on.
Parents comme enfants pourront alors se former et s’informer, l’équipe de rédaction y veille particulièrement. «Notre volonté est de faire en sorte que le programme soit pris en charge de la manière la plus accessible», garantit l’administrateur général, Elie Charles Moreau.
Dix ans de maturation
Constatant qu’il n’y avait pas au niveau des médias sénégalais des pages suffisantes pour la culture, Elie Charles Moreau et son équipe ont mis sur pied, il y a 10 ans, ce magazine qu’ils ont baptisé L’écrivain. Mais ce bulletin d’information, déplore M. Moreau, n’a eu que le temps d’une parution. Les faibles moyens expliquent surtout les raisons de cet arrêt.
L’écrivain refait donc surface sous un format trimestriel. «On ne peut rien prévoir avec des intentions et des dents éclatantes», justifie l’administrateur général qui par ailleurs se félicite d’avoir noué des partenariats avec Bolloré, Sn Hlm et la Caisse de sécurité sociale.
Ce sont eux qui, aujourd’hui, ressuscitent ce trimestriel qui entend corriger des manquements dans le paysage médiatique sénégalais, a expliqué Elie Charles Moreau qui souhaite que ce journal soit un carrefour entre universitaires professeurs de français, élèves, étudiants, parents, écrivains et jeunes écrivains. Et bien au-delà, «poser les jalons d’une souveraineté intellectuelle».