PLAIDOYER POUR LA NUMÉRISATION DE LA LITTÉRATURE SAVANTE
Le géographe agrégé Lat Soucabé Mbow préconise la numérisation de la littérature savante disponible en sciences sociales pour améliorer l’action des pouvoirs publics sénégalais
Le ministère de la Culture, avec l’appui de l’Etat, doit essayer de "numériser toute la littérature grise produite en géographie, en histoire, dans les sciences sociales, en droit, partout où des recherches sont faites", lesquelles "sont en partie financées par l’Etat", mais dont les résultats "sont assez faiblement exploitées", a prôné l’universitaire sénégalais.
"Il faut donc les numériser, les rendre plus accessibles au public. Il y a toute une politique de développement, de vulgarisation" à faire sur ce plan, estime M. Mbow, un agrégé des universités à la retraite.
De même a-t-il plaidé pour "la création d’une équipe de réflexion prospective", à l’image de celle lancée selon lui en 1988, par le ministère du Plan alors dirigé par feu Djibo Kâ, cadre qui avait à l’époque rassemblé "beaucoup d’experts venant de tous les horizons, de l’université, du monde de l’entreprise, des organisations non gouvernementales". Il avait été ainsi créé "un cerveau humain" dont beaucoup de pays africains se sont inspirés par la suite, selon l’universitaire.
"Il faudrait encourager la création d’une équipe de ce genre, ajoute-t-il, pour qu’à intervalles réguliers, on ait des enseignements permettant de se faire une idée des futurs possibles du Sénégal".
Il a rappelé que cette équipe de réflexion avait à l’époque proposé la dévaluation du francs CFA comme une des solutions de sortie de crise, laquelle dévaluation était finalement intervenue en 1994.
"C’est dire que pour peu qu’on fasse confiance à l’expertise nationale, elle peut apporter beaucoup dans la production d’idées qui feront avancer le pays", commente Lat Soucabé Mbow, qui vient de faire paraître, aux Presses universitaire de Dakar, un ouvrage de 806 pages intitulé "Quand le Sénégal fabrique sa géographie".
Cette réflexion vise à faire participer la géographie en tant que discipline au travail de reconstitution de la mémoire à travers le projet de rédaction d’une histoire générale du Sénégal, écrit le professeur Mbow dans la quatrième de couverture de cet ouvrage.