QUI SONT LES NOUVEAUX DÉPUTÉS FRANÇAIS D'ORIGINE AFRICAINE ?
À l’issue du scrutin des 12 et 19 juin qui a largement rebattu la composition de la représentation nationale, de nouvelles figures originaires du continent font leur entrée au Palais Bourbon, incarnant un peu plus la diversité de la société française
En 2017, Emmanuel Macron promettait « des visages, ceux de la France réelle, […] la France de tous les visages, de toutes les couleurs », lançant dans la course aux législatives un panel de candidats aux parcours professionnels, aux origines socio-économiques et géographiques variés.
Cinq ans plus tard, alors que la nouvelle composition de l’hémicycle consacre une poussée historique du Rassemblement national de Marine Le Pen et voit Emmanuel Macron perdre la majorité absolue, de nouveaux visages font leur apparition. Des profils qui viennent renforcer l’envie de diversité de certains électeurs. En témoigne l’élection de Rachel Keke, femme de chambre franco-ivoirienne qui s’est imposée dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Ou celle du diplomate franco-tunisien Karim Ben Cheïkh dans la 9e circonscription des Français de l’étranger.
Jeune Afrique a ainsi recensé, de manière non exhaustive, 17 députés « d’origine africaine », qu’ils soient binationaux, nés en Afrique ou nés en France de parents Africains. Dix d’entre eux sont issus des rangs d’Ensemble !, la coalition de La République en marche (246 députés au total) et sept de la coalition de gauche, la Nupes (142 députés au total). Jeune Afrique dresse la liste des personnalités les plus marquantes de la nouvelle assemblée.
Ceux qui arrivent
Rachel Keke (Nupes)
Cette Franco-Ivoirienne de 49 ans, native d’Abobo, un quartier populaire d’Abidjan en Côte D’Ivoire, s’est faite connaître pour son combat contre le groupe hôtelier Accor. Entre 2019 et 2021, elle incarne le visage et la voix des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles qui mènent une grève historique de deux ans afin d’exiger de meilleures conditions de travail.
Élue dans le Val-de-Marne sous l’étendard de la Nupes, cette insoumise a battu l’ancienne ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu (LREM). Se définissant volontiers comme une guerrière, Rachel Keke entend représenter « les invisibles » et les « essentiels ».
Karim Ben Cheïkh (Nupes)
Également candidat de la Nupes, ce Franco-Tunisien de 45 ans s’est distingué en défaisant l’ancienne ministre de l’Égalité hommes-femmes, Élisabeth Moreno, originaire du Cap Vert.
Ce diplomate de carrière est le seul candidat de la gauche à avoir remporté l’adhésion des Français expatriés – neuf circonscriptions des Français de l’étranger sur onze sont tombées dans l’escarcelle de la majorité présidentielle. « Vous avez exprimé un choix clair pour la justice sociale et la défense de nos services publics », a réagi le député de la 9e circonscription des Français de l’étranger, qui comprend le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest.
Nadège Abomangoli (Nupes)
Ce 19 juin, cette native du Congo Brazzaville de 46 ans, candidate de la Nupes, a fait tomber le député sortant Les Républicains (LR) Alain Ramadier à Aulnay-sous-Bois et Bondy (10e circonscription de Seine-Saint-Denis – 93).
Cette ancienne militante de SOS Racisme a été collaboratrice parlementaire entre 2013 et 2015. Nadège Abomangoli a également siégé au Conseil régional d’Île-de-France entre 2010 et 2015, alors qu’elle était encartée au Parti socialiste avant de rejoindre La France insoumise (LFI).