2017, ALLUMÉE PAR LE PÉTROLE ET LE GAZ
La découvertes des ressources fossiles a fait l’objet de débat sur la gestion de ces ressources naturelles dans différents endroits comme au Conseil économique, social et environnemental, à l’assemblée nationale, mais aussi dans la presse
L’année 2017 a été marquée par des découvertes de gisements de pétrole et de gaz. Celles-ci ont fait l’objet de débat sur la gestion de ces ressources naturelles dans différents endroits comme au Conseil économique, social et environnemental, à l’Assemblée nationale, mais aussi dans la presse.
Les différentes de couvertes de gisements de pétrole et de gaz au Sénégal ont alimenté des débats durant l’année qui arrive à sa fin. Le pétrolier écossais, Cairn Energy, avait mis la main sur un important gisement d’or noir dans le puits FAN south-1. Dans un communiqué, Simon Thomson, le patron de Cairn, disait que « Fan sud est notre dixième réussite au Sénégal depuis les trois dernières années et notre deuxième puits dans la partie profonde du bassin, à côté de la découverte Fan-1. Les résultats de FAN South seront intégrés à ceux de Fan-1 et seront ajoutés à ceux du champ SNE. Cela aidera la co- entreprise à mieux évaluer le potentiel du bassin en eau profonde, au large du Sénégal ». Pour rappel, Fan south-1 est situé sur le prospect FAN South, à 90 km au large du bloc Sangomar Deep offshore et à 30 km au sud-ouest de FAN-1. Cairn est l’opérateur du champ SNE avec 40% des participations totales. L’américain Conocophillips en détient 35%, FAR Ltd 15% et Petrosen, la société́ publique sénégalaise du pétrole, les 10% restants. Une autre découverte de nouveaux gisements d’hydrocarbures au Sénégal avait été enregistrée. Il s’agit de la société australienne Far limited qui détient 15% de Rufisque offshore, Sangomar offshore et Sangomar Deep. Ces derniers ont été repérés au nord de Sangomar. Cette compagnie avait annoncé avoir découvert une colonne de pétrole et de gaz de haute qualité, dans trois endroits différents au niveau du puits SNE. Depuis les premières découvertes de gisements, les compagnies internationales ont multiplié les découvertes d’hydrocarbures Sénégal. Ce qui a provoqué la ruée des firmes vers le pays de la teranga qui rêvait de devenir un ‘’carter de l’or’’ dans les prochaines années, avec le début de l’exploitation de ces ressources. Parmi eux, on peut citer les compagnies anglo-saxonnes spécialisées dans l’exploration, comme l’américain Kosmos energy qui avait découvert le méga-gisement gazier sénégalo-mauritanien de grand-tortue, le britannique Cairn Energy avec la découverte des ressources pétrolières de Sangomar profond et exploitant les sites de Rufisque offshore et de Sangomar offshore. Ainsi, d’autres compagnies commencèrent à s’intéresser, à savoir le géant français TOTAL sur le champ de Rufisque offshore profond (ROP).
Ruée des géants pétroliers vers le Sénégal
En décembre 2016, le colossal pétrolier britannique BP avait annoncé avoir trouvé un accord avec le groupe américain Kosmos Energy pour une prise de participation dans l’exploration gazière au large du Sénégal et de la Mauritanie. Au mois de mars, le plus grand groupe de production et d’exploration pétrolière de Chine (CNOOC) devenait un opérateur d’un bloc à la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. Cette entreprise chinoise qui avait fait son entrée dans cette partie du pays, est déjà présente en Ouganda, au Ghana et au Nigeria.
Toutefois, ces découvertes de ressources naturelles ont alimenté des débats. Lors de son passage à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions d’actualité, Mahammad Boun Abdallah Dionne était revenu sur la question du pétrole. Le cas du groupe français TOTAL qui est entré dans les recherches et l’exploitation que certains qualifiaient comme une continuation de la colonisation, était au rendez-vous. Ainsi, le Premier ministre avait balayé d’un revers de main cette idée en soulignant qu’il n’y a pas eu de passe-droit en faveur des Français dans cette affaire. « Dire que Total a été favorisé, c’est faux. Il y a eu appel d’offres. Le pétrole sénégalais aiguise les appétits de toutes les grandes puissances du monde », avait-il soutenu. Et d’ajouter que les Américains, les Français, les Anglais et même les Chinois sont entre le Sénégal et la Guinée Bissau. Les Russes, à travers Gazprom, veulent disposer d’un permis d’exploiter. « Le Président a fait le choix de la diversité, que tous les pays qui ont les moyens de s’engager dans la recherche de ressources naturelles au Sénégal seront accueilli à bras ouverts», avait conclu le PM.
Expertise ghanéenne attendue
Concernant la gestion de ces ressources naturelles, le Président du Ghana, Nana Akufo Addo, en visite de travail et d’amitié à Dakar, comptait mettre à profit l’expérience de son pays en matière de pétrole au service Sénégal. « Notre séance de travail s’est axée sur la gestion des ressources naturelles, l’exploitation du pétrole et du gaz afin de mettre l’expertise du Ghana à profit. Et le Président s’est montré disponible pour une coopération bilatérale sur le terrorisme et la stabilité de nos pays », avait soutenu le Président Ghanéen. Ce que le Président sénégalais Macky Sall avait beaucoup apprécié. « Toutes les expériences réussies devront nous servir à éviter de faire des erreurs que beaucoup de pays africains ont eu à faire dans la gestion de leur ressources naturelles ». Juste après cette visite M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, le communiqué du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur avait annoncé qu’une mission sénégalaise devrait se rendre prochainement au Ghana pour s’inspirer de l’expérience de ce pays dans la gestion des ressources naturelles comme le gaz et le pétrole.
Le CESE pour anticiper sur la gestion
Dans le souci d’une meilleure gestion, le Chef de l’Etat Macky Sall avait invité le Conseil économique, social et environnemental (CESE) à réfléchir sur les modalités d’une gestion durable des ressources naturelles, dans un contexte marqué par les récentes découvertes de gaz et de pétrole au Sénégal. C’est chose faite car le thème retenu pour la deuxième édition des Journées Portes ouvertes du CESE portait sur : « La gestion durable des ressources naturelles ». De ce fait, cette année a été marquée par une série de panels pour réfléchir sur les enjeux, les impacts et les défis d’exploitation du pétrole et du gaz découverts récemment au Sénégal.