L'AGRICULTURE SOUS ALERTE
Les conditions climatiques conditionnent lourdement les récoltes au Sénégal. Lors d'un atelier, spécialistes et décideurs ont débattu des prévisions pour 2024 et des mesures à prendre pour rendre les cultures plus résilientes
Réunis en atelier national de diffusion et de partage des prévisions saisonnières des précipitations et des écoulements des différents bassins fluviaux au Sénégal pour l’hivernage 2024, des spécialistes en la matière préconisent aux autorités l’approche prévisibilité.
Pour une bonne production agricole 2024, les spécialistes de la météorologie, de la semence, des sols agricoles et de l’agronomie ont partagé sur les résultats des prévisions saisonnières des précipitations et des écoulements au niveau des différents bassins fluviaux de 2024. Ils ont aussi échangé avec les experts sectoriels sur les implications socioéconomiques et les mesures à prendre, le mercredi 8 mai, à Dakar. Il ressort des prévisions saisonnières que l’hivernage connaitra une situation normale à excédentaire.
Autrement dit, on notera une installation normale de la saison des pluies, une fin de saison tardive sur tout le pays, et des risques d’apparitions de longues pauses sèches en début et fin de saison moyennes à faibles. Bref, un cumul pluviométrique normal en début de saison et excédentaire sur le reste de la saison sera noté sur une bonne partie du pays avec une probabilité élevée de pluies extrêmes surtout sur le littoral. Mamina Kamra, Secrétaire général de l’Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim) a d’emblée fait savoir que l’Anacim travaille depuis plusieurs années pour le Sénégal, l’agriculture, l’aviation, l’environnement, la pêche et à la sécurité alimentaire. « En plus des prévisions classiques de jour, d’heure et surtout des prévisions à longues échéances basées sur des modèles numériques qui simulent l’atmosphère, les océans et surtout leur interaction pour savoir d’ici trois à quatre mois, à quoi s’attendre ,nous pensons utile à mettre à disposition des autorités toutes les informations utiles et nécessaires par rapport à la campagne agricole qui s’installe sous peu. Afin qu’elles prennent les bonnes décisions relatives au choix des variétés semencières, aux inondations, et à la pêche entre autres »
Pour ce qui est des inondations, il prévient qu’il y aura un démarrage précoce et anormal. Sur les volets agricole et pêche, il a indiqué que les ministères concernés doivent prendre les mesures idoines. Le Dg de l’Isra, par vidéoconférence, a fait savoir qu’être en mesure « d’anticiper les fluctuations climatiques mais aussi décider des options agricoles à mettre en place très tôt peut s’avérer efficace » en termes de stratégies d’adaptation des producteurs sénégalais dans un contexte de changement climatique.