3 DÉLINQUANTS PRÉSUMÉS ARRÊTÉS AVEC UNE GRANDE QUANTITÉ D’IVOIRE
Commerce illégal d’espèces 

La Sûreté urbaine, le ministère de l’Environnement et du développement durable et le projet Sénégal application de la loi faunique (Salf) ont interpellé trois trafiquants supposés ce jeudi à Dakar. Ces derniers détenaient 271 objets en ivoire sculpté et 256 défenses de phacochère.
La lutte contre le trafic d’ivoire au Sénégal a encore produit des effets. En effet, la Sûreté urbaine, un démembrement de la Police nationale, le ministère de l’Environnement et du développement durable et le projet Sénégal application de la loi faunique (Salf) ont mis fin au cours de deux opérations menées ce jeudi 11 février 2016 aux agissements de 3 présumés trafiquants : More Cissé, El Hadji Bèye et Massamba Mbaye.
Ces derniers ont été interpellés «en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation d’espèces protégées au Sénégal». C’est ce qu’indique un communiqué rendu public hier et qui renseigne aussi que les supposés délinquants détenaient «271 objets en ivoire sculpté (défenses de phacochère) représentant 5 kilos et demi d’ivoire d’éléphant, ainsi que 256 défenses de phacochère pour une valeur totale estimée à 8,5 millions de francs Cfa».
A propos des «271 défenses de phacochère, soit 136 animaux abattus», le document souligne que «la saisie s’élève à 4 millions 500 mille francs Cfa». Et de poursuivre que, du point de vue de la loi, les trois trafiquants présumés «ne possèdent aucune autorisation d’abattage, de capture, de ramassage ou de commercialisation de cet animal hautement braconné au Sénégal pour sa viande ‘’bon marché’’ et ses défenses faciles à sculpter et à faire passer pour de l’ivoire d’éléphant auprès de l’acheteur (et qui) sont recherchées par les artisans commerçants en objets d’art du pays».
Le communiqué du projet Sénégal application de la loi faunique souligne, toujours au sujet des trois trafiquants présumés qui sont présentement entre les mains de la justice sénégalaise, que ces derniers que «de multiples opérations sur les produits d’éléphants (bijoux en poils d’éléphants) sur de célèbres bijoutiers dakarois avaient abouti à leur libération en juin 2015».
Une mesure qui faisait «suite (à) une transaction financière avec le ministère de l’Environnement selon l’article L23 du Code la faune et de la chasse au Sénégal». Ces défenseurs de la faune et des espèces protégées qui plaident pour que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur à ses présumés délinquants espèrent toutefois «qu’il n’en soit plus ainsi».
Facteur de crise environnementale, économique et sécuritaire, l’ivoire «est devenu une préoccupation majeure pour les gouvernements du monde», indique-t-on encore.
Le projet Salf rappelle que les mouvements terroristes comme Al-Shaabab, les Jenjawids, Boko haram etc. tirent leurs financements du trafic d’ivoire d’éléphant qui en «sont les pivots en Afrique». Puisque «l’ivoire fournirait environ 40% des fonds nécessaires au groupe AlShaabab pour se maintenir en activité et déstabiliser l’Afrique de l’Est et du Centre».
Et ces mêmes mouvements terroristes préoccupent le Sénégal qui a décidé de renforcer «sa sécurité sur l’ensemble du territoire». Cette inquiétude, note-t-on, concerne aussi l’Afrique de l’Ouest.
Ainsi, fait-on remarquer, «au Mali, un cinquième des éléphants ont été tués pour alimenter le trafic d’ivoire depuis début 2015 et, selon la Minusma, (Mission de maintien de la paix de l’Onu au Mali), cette recrudescence est liée aux activités des groupes jihadistes dans le pays».