5 MILLIARDS DE DIFFERENCE ENTRE LE CONTRAT ET LE COUT ANNONCE
Les députés demandent à être édifiés sur le coût réel du marché de construction de l’autoroute Aibd-Thiès
Les députés ont relevé un écart de 5 milliards de francs Cfa sur le coût du marché Aibd-Thiès. C’était à l’occasion du vote du budget 2018 du ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement qui s’élève à 214 milliards, 099 millions, 600 mille, 180 francs Cfa.
Les députés ont demandé à être édifiés sur le coût réel du marché de construction de l’autoroute Aibd-Thiès sur lequel ils ont noté un écart de 5 milliards de francs entre les documents officiels et les contrats, sans compter l’inadéquation du mode de financement et les clauses financières prévoyant nécessairement les intérêts. Cette question, bien notée, dans le rapport n’a pas eu de réponse ni dans ce document ni au moment des plénières, vendredi à l’Hémicycle, de la part de ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement. Tout comme le coût réel du Train express régional (Ter) réclamé par Cheikh Bamba Dièye et Ousmane Sonko qui trouvent l’infrastructure exorbitante et inopportune pour le pays. «Relativement au chemin de fer, vos commissaires ont relevé la discordance entre le coût de 568 milliards figurant dans les documents officiels et le montant cumulé des différents contrats qui s’élève à 801 milliards compte non tenu des travaux conditionnels, avenant éventuels, du 2e tronçon Diamniadio-Diass et des impenses chiffrées à plus de 42 milliards de francs Cfa», note-t-on dans le rapport.
«Le Ter est une hérésie en matière de développement, pas une prioritaire, cela ne rentre pas dans ce qu’il nous faut avec ces coûts exorbitants d’autant plus que du point de vue du transport, vous ne pourrez pas remplir ce Ter, vous y ajouter 300 bus, où est-ce que vous allez trouver ces gens-là ?», a interrogé Cheikh Bamba Dieye. Le député a dénoncé le défaut d’éclairage le long des autoroutes lorsque cela est pris en compte dans les cahiers des charges. «Chaque jour que l’éclairage n’est pas réglé sur l’autoroute, c’est de l’argent pour le promoteur et cela pose énormément de problèmes en termes de sécurité. Et lorsqu’on a aussi le privilège d’avoir des coûts aussi exorbitants, le minimum c’est que les cahiers des charges soient respectés», estime le député.
Pour Ousmane Sonko, le financement des infrastructures enrichit beaucoup de banques étrangères avec des montages qui posent problèmes. «On dirait que le pays importe des infrastructures, la réalisation de nos infrastructures est confiée aux entreprises étrangères. L’usage va exclure beaucoup de Sénégalais à cause des tarifs élevés», dixit Sonko. Il a relevé, rien que la première tranche et selon les contrats, une différence de 222 milliards de francs Cfa, alors qu’il y a des choses qui ne sont encore intégrées.
Le budget 2018 du ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement s’élève à 214 milliards, 099 millions, 600 mille, 180 francs Cfa contre 198, milliards, 587 millions, 119 mille, 920 de francs Cfa, soit une hausse de 15 milliards, 512 millions, 480 mille, 260 francs Cfa en valeur absolue et de 7,81% en valeur relative.
ksonko@lequotidien.sn