BAMBEY PILOTE DE LA STRATÉGIE CIBLÉE DU MESS
Le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire a lancé à Bambey une nouvelle stratégie de financement ciblé pour accompagner 54 organisations locales
Dans son ambition d’impulser une nouvelle approche dans le processus d’accompagnement des acteurs de l’économie sociale et solidaire et des petites et moyennes entreprises, le ministère de la microfinance et de l’Économie sociale et solidaire vient de mettre en place une nouvelle stratégie de financement ciblé (SFC). La première phase a été lancée le weekend dernier à Bambey et permettra d’accompagner 54 organisations dans le département.
Lever les contraintes liées à l’accès au financement, soutenir les acteurs économiques locaux, orienter le financement de l'État vers la souveraineté alimentaire, la création d'emplois et de richesses, lutter contre la pauvreté etc. Telles sont entre autres les objectifs de la nouvelle stratégie de financement ciblé (SFC) mise en place par le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire (MESS). La première phase a été lancée samedi dans la région de Diourbel. Cette nouvelle approche de financement repose sur trois piliers essentiels. Il s’agit du financement public qui est prioritairement dirigé vers les secteurs prioritaires, contribuant à la souveraineté alimentaire et à la substitution aux importations, le financement public destiné aux acteurs qui n’ont jamais reçu d’appuis financiers de la puissance publique, et enfin le financement visant les acteurs économiques disposant d’un projet à impact social en termes d’emplois créés ou consolidés, et d’un impact économique en termes de création de richesse locale, tout en priorisant les projets viables des acteurs potentiels de l’économie sociale et solidaire. Dans l’opérationnalisation de cette stratégie, un dispositif de ciblage simple basé sur trois critères a été utilisé à savoir la taille du GIE ou organisation productive en termes de membres, les financements reçus et l’intervention dans le secteur de la souveraineté alimentaire.
Ainsi sur les 250 organisations identifiées, 177 ont été rencontrées entre les communes de Bambey, Ndangalma, Ngogom, Ngoye, Guawane et Lambaye par les services du ministère et 54 ont été retenues pour cette première opération d’engagement de financement. Des critères renforcés par le respect du principe de l’équité territoriale. Selon le ministre de l’Économie sociale et solidaire, le financement de ce premier groupe fait partie de la première phase de la stratégie nationale de financement ciblé qui concerne toutes les régions du Sénégal, avec une enveloppe disponible d’un milliard de francs CFA au titre du premier semestre de l’année. Dr Alioune Dione qui prône une nouvelle approche dans l’accompagnement des acteurs, indique que ce changement de paradigme est une déclinaison de la vision du «PROJET» pour un Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique en progrès. Laquelle vision prône la nécessité de trouver de nouvelles voies de développement économique et social pour un Sénégal prospère, avec le plein emploi productif, un travail décent pour tous et une réduction de la pauvreté sous toutes ses formes. C’est d’ailleurs dans ce cadre, dira-t-il, qu’il a procédé à la remise des 49 agréments aux acteurs de l’ESS dans le cadre de leur formalisation. Et c’est dans le même sillage que s'inscrit aujourd’hui la nouvelle SFC du ministère. Il salue la collaboration entre son département et l’institution de Microfinance UIMCEC comme partenaire d’exécution pour répondre aux attentes des populations en difficulté d’accès aux services financiers de base. Il est à signaler que les projets financés pour les besoins en petits équipements de base sont couverts gratuitement par l’État du Sénégal à travers le Fonds d’Appui à l’Économie sociale et solidaire (FAESS) logé au MEES, tandis que les besoins en gros équipements peuvent être financés par des prêts à partir de la ligne de crédit ouverte au niveau de la PLASEPRI, pour un montant de 600 millions.
Pour compléter le tout, certaines organisations qui préfèrent accéder par la finance islamique pourront être couvertes par le Programme de Développement de la Microfinance islamique après la réforme profonde en cours de mise en place suite à la création d’une nouvelle administration autonome pour la finance islamique.
Alioune Dione : « Je veillerai personnellement aux remboursements »
En outre, Dr Dione s’engage à accompagner toutes les institutions de microfinance pour faciliter l’accès aux crédits avec des conditions souples aux acteurs de l’ESS. Toutefois, il est attendu de ce partenariat que pour chaque SFD appliquée aux ressources de l’Etat, l’on fasse preuve de la même rigueur pour ses propres ressources. Pour ce faire, ils seront impliqués en amont dans la sélection des projets et en aval dans le recouvrement des créances. S’agissant des remboursements, le ministre compte «y veiller personnellement». Rappelant qu’il est du rôle de l’Etat d’accompagner ses populations, il rappelle par ailleurs que ces dernières doivent également respecter les règles édictées. «J’exhorte donc les bénéficiaires de ce programme au respect scrupuleux des conditions du crédit et j’insiste d’abord sur l’utilisation des financements et des subventions pour les besoins stricts des projets financés», a-t-il déclaré dans la foulée. Il ajoute à ce propos que le dispositif de mise en œuvre de la Loi d’orientation relative à l’économie sociale et solidaire mettra en place un cadre départemental de concertation avec un dispositif de suivi de l’utilisation effective des financements.
S’expliquant sur le choix de Bambey comme phase pilote du projet, le ministre indique que la SFC appelle à une rigueur jusque-là jamais appliquée aux crédits mis à disposition par l’État. Par conséquent, cette rigueur doit d’abord s’appliquer à ses proches, étant natif de cette localité, pour que nulle n’ignore «que dorénavant, dans le Sénégal dirigé par le Président Bassirou Diomaye Faye et dans un gouvernement dirigé par Ousmane Sonko, les crédits à l’économie doivent être remboursés jusqu’au dernier centime».