DES CONTRADICTIONS DANS LA TRANSFORMATION DE L'ÉCONOMIE PAR LE GOUVERMENT
Face à notre confrère Baye Oumar Guèye, Adama Lam, président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), a soulevé plusieurs griefs comme étant des facteurs de blocage du privé national
Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) déplore la situation difficile que vit le privé national. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée), le dimanche 3 avril, Adama Lam a notamment pointé du doigt la faible part réservée au privé national dans la commande publique et la Fermeture des frontières avec le Mali comme des facteurs explicatifs de cette situation.
Le patronat sénégalais rue dans les brancards. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) le dimanche 3 avril dernier, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) est monté au créneau pour déplorer la situation difficile que vit le privé national.
Face à notre confrère Baye Oumar Guèye, Adama Lam a soulevé plusieurs griefs comme étant des facteurs de blocage du privé national. Il s’agit entre autres de la fermeture des frontières avec le Mali et la faible part réservée au privé national dans la commande publique. S’exprimant sur ce dernier facteur, l’Ingénieur en génie civil aux commandes de la Cnes a déploré les contradictions dans la politique de transformation structurelle de notre économie déclinée dans les axes 1, 2 et 3 du Plan Sénégal émergent (Pse) et la réalité sur le terrain marquée par « manque de démocratie globale dans l’attribution des travaux publics ».
Poursuivant son propos, Adama Lam dit ne pas « comprendre qu’on puisse prendre des commandes publiques aussi importantes et les donner à des entreprises étrangères». « Je suis ingénieur de formation, il y a des domaines dans lesquels nous n’avons pas besoin d’aide ni d’assistance qu’elle soit technique ou financière, les moyens existent dans le BTP (bâtiments et travaux publics)», a-t-il martelé.
Avant d’ajouter : « Je suis sorti de l’école des travaux publics en 1973, mon projet d’examen de sortie portait sur des routes et de calculs de ponts en 73. Ça, c’est le basique, les entreprises sénégalaises qui peuvent vous faire des routes, des autoroutes, des ponts, il y en tellement puisque c’est le b.a. ba. On ne peut pas payer des impôts pour les donner à des sociétés étrangères sous forme de travaux ».
Par ailleurs, s’exprimant sur l’embargo imposé à la République du Mali par la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest.), le président de la Cnes a indiqué que « cette décision est difficilement compréhensible et acceptable » dans le sens où, précise-t-il encore, « nos entreprises ont été dimensionnées dans un espace économique déterminé et ouvert qui constitue l’Uemoa et la Cedeao. Nous avons d’abord vu que les sanctions contre le Mali ont été brutales. C’est du jour au lendemain qu’on a tout arrêté, ça ne se fait pas en économie. La machine économique ne fonctionne pas comme ça. Il fallait au moins donner un certain temps pour que les stocks flottants puissent être réglés, pour que ceux qui ont des transactions à boucler puissent le faire. Et c’est cela qui a rendu la situation difficile ».