ENGAGER LA TRANSFORMATION DIGITALE
Le président de l'Organisation des professionnels des technologies de l'information et de la communication au Sénégal, Antoine Ngom, appelle les pays africains à devenir des acteurs de la révolution numérique
Le président de l’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication au Sénégal (OPTIC), Antoine Ngom, a appelé avant-hier les leaders africains à prendre en main la transformation digitale, pour ne pas subir la révolution numérique. Il s’exprimait au cours d’un panel sur le sujet, en marge du 3ème forum Investir en Afrique.
‘’Aujourd’hui, si l’Afrique ne prend pas en main la transformation digitale, celui-ci va transformer le continent et ce sont les grands acteurs du digital qui vont le faire. On la subira encore, comme on a eu à le faire avec les autres révolutions.’’
Cette affirmation est du président de l’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication au Sénégal (OPTIC), Antoine Ngom qui prenait part, avant-hier, à un panel sur le thème, à l’occasion du 3ème forum Investir en Afrique ouvert lundi à Dakar. Pour ce spécialiste des TIC, la révolution digitale ‘’est une réalité’’ qu’il faut prendre par ‘’le bon bout en Afrique’’.
‘’C’est l’une des révolutions qui aura le plus d’impact sur l’humain et sur nos économies. Pour une fois, l’Afrique a l’opportunité de pouvoir s’approprier ces technologies et d’être un acteur plein dans leur mise en œuvre. Il y a beaucoup d’initiatives qui sont prises par les pays africains. Ils se sont dotés de leurs propres stratégies de développement du numérique. Mais ce n’est pas suffisant’’, a dit Antoine Ngom.
Ainsi, il a indiqué qu’il y a deux phases dans la transformation digitale. La première, c’est la modernisation. ‘’C’est-à-dire comment aujourd’hui utiliser les TIC pour améliorer la performance de nos organisations pour booster l’économie, influer positivement sur la croissance. Il s’agit d’améliorer la performance des procédures existantes’’, a-t-il fait savoir. La seconde phase qui est ‘’aussi importante’’, d’après le président de l’OPTIC, consiste ‘’non seulement à moderniser ce qui se fait, mais à penser au monde de demain. C’est-à-dire de transformer les usages, les expériences clients, les process, etc.’’.
Cependant, dans beaucoup de pays africains, un des freins au développement de l’économie numérique réside, selon le président de l’OPTIC, dans la gouvernance de TIC. ‘’Si les partenaires au développement et ceux traditionnels peuvent aller plus vite dans la mise en place d’un environnement approprié pour le développement du secteur, dans le cadre de la mondialisation, ce serait formidable. Car on ne dit pas qu’on va la faire seule, mais il y aura des partenaires avec qui travailler.
On a notamment la Banque mondiale et la Chine qui sont là’’, a-t-il soutenu. L’autre point essentiel dans ce processus, a ajouté Antoine Ngom, c’est également la connectivité, c’est-à-dire les infrastructures. ‘’Il faut une réglementation et une mise en place d’opérateurs d’infrastructures. Il faut certes mûrir la transformation digitale, mais c’est sur la base d’infrastructures solides’’, a-t-il plaidé.
Il a tout de même reconnu qu’au Sénégal, des ‘’pas très importants’’ ont été faits avec la stratégie Sénégal numérique 2025 pour ce qui concerne l’environnement juridique et réglementaire. ‘’C’est ce qui va permettre de donner une énergie nouvelle au développement du digital’’, a-t-il affirmé. Il faut rappeler que ce forum initié par la Chine, en partenariat avec la Banque mondiale, a regroupé plus de 400 participants dont de nombreux chefs d’entreprises chinoises et africaines. Et le thème choisi pour cette édition, c’est : « Accélérer le développement de l’Afrique par l’innovation ».