''AND DEFAR EULEUG BOULANGER'' EN GREVE LE PREMIER JOUR DU RAMADAN
C’est ce qu’on pourrait appeler l’arroseur arrosé. Car, si la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) a déclenché une grève de 72h pour exiger la diminution du prix de la farine , l’Aadeb réclame, quant à elle, plus d’équité dans le paiement
L’Association And Defar Euleug Boulanger (Aadeb) regroupant tous les travailleurs des boulangeries exige des propriétaires des boulangeries le respect du barème de paiement fixé par l’Etat. Ils menacent d’aller en grève dès le début du ramadan, si l’Etat ne fait rien pour exiger de leurs employeurs l’amélioration de leurs conditions de travail. Ils en ont fait l’annonce hier au siège du mouvement «Y en a marre».
C’est ce qu’on pourrait appeler l’arroseur arrosé. Car, si la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) a déclenché une grève de 72h pour exiger la diminution du prix de la farine , l’Aadeb réclame, quant à elle, plus d’équité dans le paiement de leurs salaires. En effet, les pétrisseurs, les contremaitres, les enfourneurs et autres travailleurs de la boulangerie soutiennent que leurs doléances tranchent d’avec les vrais fondements de la grève des membres de la Fnbs (propriétaires de boulangeries».
Pour les ouvriers, la grève de la Fnbs découle de la cupidité insatiable des propriétaires de boulangeries, d’où leur revendication relative à la diminution du prix du sac de farine. Tirant à boulets rouges sur leurs employeurs qui, selon eux, ne s’intéressent guère aux vraies préoccupations des travailleurs, les membres de l’Aadeb, par la voix de leur président Ibrahima Djité, se veulent clairs.
«Nous exigeons des propriétaires de boulangerie de respecter le barème de paiement fixé par l’Etat du Sénégal et ratifié par les employeurs et d’améliorer les conditions de travail de leurs employés». Selon Ibrahima Djité, la Fnbs, qui parle au nom des travailleurs, est juste un conglomérat de patrons qui ne pensent qu’à leurs intérêts. «Les travailleurs sont fatigués, car ils perçoivent entre 1500 et 2000 FCFA par jour alors que la convention recommande davantage.
Nous avons du mal à joindre les deux bouts et à payer nos loyers», dit-il avant de hausser le ton : «Si rien n’est fait par les autorités pour faire respecter le barème, nous allons observer la grève dès le début du mois de ramadan». Abondant dans le même sens, Malal Talla du mouvement «Y en a marre» demande à l’Etat de prendre ses responsabilités en faisant respecter les textes. « C’est le président de la République lui-même qui a dit que son dernier quinquennat sera dédié aux jeunes et aux femmes», indique le rappeur qui, toutefois, a demandé à l’Aadeb de ne pas politiser le combat et de se concentrer.