BASSIROU DIOMAYE FAYE ENGAGE SON GOUVERNEMENT
Le nouveau président de la République est déterminé à assurer la transparence dans la gestion des ressources halieutiques
Le nouveau Président de la République Bassirou Diomaye Faye est déterminé à assurer la transparence dans la gestion des ressources halieutiques au Sénégal. Après la publication de la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises, une vieille revendication des acteurs de la pêche, il a donné des directives fermes à son gouvernement. Il s’agit entre autres de la révision du Code de la pêche maritime et de son application rigoureuse, de l’audit du pavillon sénégalais et de l’évaluation des accords et licences de pêche.
En conseil des Ministres avant-hier, mercredi 8 mai, le Président de la République Bassirou Diomaye Faye a rappelé au Gouvernement la place primordiale de la pêche dans le développement économique et social du Sénégal, notamment la pêche artisanale qui est une source importante de revenus pour une bonne partie de la population. A cet égard, le Chef de l’Etat a demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour préserver les ressources halieutiques et protéger les professionnels de la pêche artisanale. Pour ce faire, il a appelé à la révision du Code de la pêche maritime et à son application rigoureuse. Le Président de la République a souligné, dans ce cadre, l’impératif de renforcer les dispositifs de lutte contre les activités de pêche illicite. Il a, en outre, mis l’accent sur l’urgence de la définition d’une politique nationale de gestion durable des ressources halieutiques par le biais d’un programme spécifique impliquant les chercheurs et des partenaires bien ciblés.
Après avoir salué la publication, le 06 mai 2024, par le Ministre en charge des pêches, de la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement l’importance qu’il porte à la transparence dans la gestion du secteur de la pêche. A ce sujet, il a demandé l’audit du pavillon sénégalais et l’évaluation des accords et licences de pêche. Le Chef de l’Etat a, de plus, requis le recensement et l’évaluation des interventions, subventions et financements de l’Etat dans le secteur des pêches en termes d’infrastructures réalisées et de soutien aux acteurs. Il a aussi demandé de veiller au renouvellement et à la sécurisation de la flotte de pirogues artisanales.
Dans le même sillage, le Président de la République a invité le Premier Ministre à engager avec les acteurs du secteur de la pêche, des concertations afin de définir un programme d’urgence de relance de la pêche artisanale et de développement de la pêche industrielle. Par ailleurs, Bassirou Diomaye Faye a indiqué la nécessité de développer l’aquaculture, source d’emplois, par un maillage du territoire national en centres et stations aquacoles.
PUBLICATION DE LA LISTE DES NAVIRES AUTORISES A PECHER AU SENEGAL - Un pas vers la transparence dans l’attribution des licences
Le manque de transparence dans l’attribution des accords et licences de pêche a été toujours décrié par les acteurs et la société civile. La publication de la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises par le nouveau gouvernement constitue donc un grand pas vers la régulation du secteur.
Ces dernières années, le secteur de la pêche fait l’objet de nombreuses controverses dont l’attribution de licences de pêche à des navires présumés étrangers par le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime (MPEM). Selon les acteurs de la pêche, des navires bénéficiaires de ces licences sont déclarés sous pavillon sénégalais à travers des intermédiaires locaux alors que leurs véritables propriétaires sont des Turcs ou des Chinois. Des opérations de fraude sont souvent dénoncées. Elles consistent pour certains navires étrangers «sénégalisés» à procéder à des exportations de produits dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en profitant du label sénégalais. Ce qui leur donne droit à certains avantages dont l’exonération de droits de douane. Pour une plus grande transparence dans le secteur, les acteurs avaient demandé à l’Etat de divulguer l’identité des bateaux qui sont autorisés à pêcher au Sénégal avec une licence en bonne et due forme.
Dans son programme présenté lors de la campagne pour la présidentielle de 2024, le candidat Bassirou Diomaye Faye avait promis de protéger la pêche artisanale de l’incursion des bateaux étrangers. Il s’était engagé par ailleurs à mettre en œuvre des plans d’aménagement portant sur des pêcheries capitales. Ainsi, les pêcheries concernées par les plans d’aménagement seront identifiées et sélectionnées en rapport avec les spécialistes habilités au sein de l’administration des pêches et toutes les parties prenantes concernées parmi lesquelles les institutions de la recherche halieutique et les professionnels du secteur.
Le nouveau président prévoit aussi d’élaborer et de mettre en œuvre un Plan National d’Immersion et de Gestion des Récifs Artificiels communément appelé «PLAN RECIFS». Conformément à ces engagements des autorités, la ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf, a rendu publique lundi dernier la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise, à la date du 6 mai 2024. Selon le document 132 navires nationaux et 19 navires étrangers sont autorisés à pratiquer la pêche dans les eaux sénégalaises. La publication de cette liste, tant réclamée par les acteurs de la pêche, constitue un grand pas vers la transparence dans la gestion des ressources halieutiques au Sénégal.
Toutefois, il faut relever que les acteurs attendent aussi de l’Etat l’application des textes réglementaires et des documents stratégiques pour cesser le plus rapidement le pillage des ressources aux larges de nos côtes.